Comment utiliser le drawing gum ?
Bonjour, vous êtes en compagnie de Fred de rart.fr. On va parler du drawing gum, connu également sous le nom de film de masquage ou de liquide de réserve. C’est ce produit un peu magique et immonde qu’on pose sur notre travail avant de passer de l’aquarelle, de l’encre ou d’autres produits et qui permettent d’avoir une zone de réserve c'est-à-dire qui ne va pas s’imbiber de couleurs. Après le séchage, on frotte et on fait réapparaitre le support. Voilà, on a tout résumé et maintenant, on va rentrer un peu plus dans les détails.
Le matériel nécessaire pour tester le drawing gum
Comme on a déjà fait pas mal d’expériences avec d’autres techniques de l’aquarelle, le drawing gum est plutôt réservé à ce type de peinture sur papier. On a envie d’aller plus scientifiquement faire des tests et avancer plus loin en testant le film de masquage qu’on a à notre disposition avec de l’aquarelle, de l’encre, de la gouache et de l’acrylique. Ce qui nous intéresse vraiment c’est de savoir si après séchage, son utilisation permet de révéler la blancheur du fond, de constater que la couleur du support est nickel comme nous avons imaginé. On va donc appliquer ces quatre techniques artistiques et laisser sécher puis on verra bien si les zones réservées restent blanches.
Pour la démonstration, on va prendre quatre cartons puis de l’aquarelle en tube, de l’encre, de la gouache et de l’acrylique. Après, on prend du drawing gum. Plusieurs marques existent sur le marché. C’est un produit très particulier car l’ammoniaque qu’il contient et qui sent fort s’évapore très vite. Il laisse sur la zone de réserve une matière plastique imperméable aux couleurs. Ce film se gomme en frottant avec les doigts. Le drawing gum se présente sous plusieurs formes. Les très fins s’appliquent directement à la canule et les classiques s’étalent au pinceau. On peut travailler ce liquide de réserve avec beaucoup d’outils dont le calame, un morceau de bambou taillé. On va d’ailleurs faire quelques traits avec celui-ci. Lorsqu’on utilise un pinceau, cet outil prend un coup sérieux. Il faut donc le protéger en le trempant avec de la liquide vaisselle avant de le plonger dans du drawing gum. Ca permet également de le nettoyer plus facilement. On peut aussi faire usage d’un spalter ou d’autres choses. On va créer des zones qui n’ont aucun sens, autrement dit qui ne sont pas artistiques mais juste histoire de montrer et de découvrir ensemble ce qui va se passer du point de vue technique. Voilà, on enchaine maintenant avec les différentes étapes.
La démonstration avec le drawing gum
La première étape consiste à passer du drawing gum sur les quatre cartons de test qu’on va utiliser par la suite. Donc on va commencer à faire quelques arabesques avec le produit de réserve qui s’applique directement à la canule. Voilà, on va déjà voir ce que ça va donner en séchant.
Lors de la deuxième étape, on va passer aux tests. Le premier sera avec l’aquarelle, le second avec l’encre, le troisième avec la gouache et le dernier avec l’acrylique. Alors, le test pour lequel on a fait toute cette démonstration consiste à aller enlever le drawing gum et voir apparaitre les zones de réserve. On voit parfaitement que ça marche extrêmement bien avec l’aquarelle. La deuxième tentative avec l’encre est également un succès car le résultat est aussi bon que celui du premier. La troisième expérience avec la gouache va être une découverte pour nous et on va tout de suite savoir si ça a marché. C’est nickel mais attention, ce type de peinture n’est pas permanent donc il va avoir tendance, surtout les doigts, à colorer quand même un peu les zones de réserve. Avec l’acrylique, ça marche également sans aucune difficulté.
Voilà, le test est terminé. En conclusion, le médium de réserve ou drawing gum fonctionne avec toutes les techniques qui sont très liquides. Avec l’aquarelle, c’est une évidence puisqu’on l’utilise régulièrement dans nos travaux. Avec l’encre, ça marche aussi parfaitement bien. C’est le même principe sauf qu’il y a un peu plus de résistance à cause de la gomme arabique qui enrichit ce produit. Avec la gouache, ça s’est bien passé mais le seul hic est qu’il n’est pas permanent donc il laisse beaucoup de pigments sur les mains qui colorent à son tour les zones de réserve en frottant. Pour l’acrylique, le résultat est satisfaisant mais c’est crade. En séchant, la couche de peinture un peu épaisse va se craqueler et se déchirer.
Le drawing gum peut ouvrir quand même pas mal de pistes pour aller faire des effets sympathiques. Là, on a un fond blanc mais vous pouvez très bien avoir préparé votre support à l’acrylique par exemple avec des effets, ensuite venir retravailler le drawing gum pour réserver, et enfin refaire la surface au-dessus. Lorsque vous enlèverez le film de masquage, vous allez voir apparaitre le fond précédent. Voilà un exemple de piste à suivre. Vous pouvez faire ce que vous voulez sans aucun souci. On vous a montré l’outil et ses limites avec les couleurs et les peintures, à vous maintenant de vous en servir et d’en abuser afin de reculer ces extrémités. Merci beaucoup et à bientôt.