---------- Introduction
Marie, je suis très impatient de te voir réaliser cet exercice. On a fait une perspective, tu as fait une perspective.
Oui, on a déjà vu les perspectives plongeantes et la contreplongée. Ici, on va faire un exercice sur la contreplongée.
Une vraie application.
Une vue d’en bas avec une perspective qui va vers le ciel à partir d’une photo de New York.
J’ai hâte, on y va ?
On y va.
---------- Démonstration
On va donc dessiner ce paysage de New York, ces immeubles. Mais avant d’attaquer le dessin, on va un petit peu analyser la photo.
C’est une photo qui est en perspective, en contreplongée. On voit bien qu’il y a un point de fuite là-bas tout en haut des immeubles. On a un point de fuite par ici, et on a également un point de fuite de l’autre côté. Donc c’est une perspective à trois points de fuite.
Cette photo étant un peu sombre parce qu’elle a été prise en fin de journée, j’ai travaillé sur mon ordinateur pour l’éclaircir fortement, ce qui fait que la photo n’est plus très jolie, elle n’est plus belle. Mais en fait, ça permet de dépouiller les ombres et de voir ce qui se passe en fait dans les zones très foncées, ce qu’on pourra garder, ce qu’on pourra éliminer.
Quand on est sur le sujet en réel, ce qui se passe dans les ombres on le voit. Et sur une photo, c’est un peu écrasé. Donc cette photo-là me permettra de dessiner les parties très en ombre, voir ce qui se passe ici, notamment … Voilà.
Je vais prendre le parti-pris de mettre cette ligne verticale sur mon dessin. Donc je vais la retracer. Ça va être la verticale de mon dessin. En fait, je dirais presque vertical mais voilà, l’œil est trompé parce qu’elle l’est vraiment. En fait, c’est une verticale. Par contre, ce morceau d’immeuble qui apparait ici, je pense que je vais le supprimer parce que là sur la photo, ça vient un peu comme un cheveu dans la soupe. Donc sur le dessin, ce sera plus intéressant de ne pas l’avoir.
Je peux bien évidemment, je pourrai prolonger les perspectives, finir l’immeuble qui n’est pas fini ici si je voulais. Il suffit de retracer les lignes en perspective. Mais bon, c’est vrai que ça fait monter vraiment très haut donc ce n’est peut-être pas intéressant de dessiner l’immeuble ici en entier.
A partir de ça maintenant, je vais démarrer mon dessin. Je peux peut-être prolonger un tout petit peu ici aussi, prévoir de prolonger un tout petit peu cette immeuble-là qui est en arrière. Je ne sais pas si je vais le mettre. Mais voilà, on peut prévoir de prolonger un peu les immeubles peut-être par-là, pour donner un peu plus d’ampleur à la scène.
Sur ma photo, je vais quand même mettre le milieu. Ce sera un peu plus facile. Sans faire un quadrillage précis, ça va quand même m’aider un peu. Ce sont des traits de construction très succincts qui peuvent être gommés après.
J’ai beaucoup plus l’habitude de travailler à main levée donc je vais commencer mon dessin à main levée et je reprendrai la règle après pour finaliser les choses.
Ce bloc-là remonte. J’essaye de comprendre ce qui se passe. Donc c’est bien ça en fait. Ça c’est compliqué. Je ne le pensais pas si compliqué cet immeuble-là en fait. D’où l’importance quand on dessine les choses, on les observe vraiment.
Quand on est devant une architecture, quelques fois on a l’impression que c’est juste un bloc, juste un parallélépipède rectangle. Mais en réalité, il a plein de décrochement. Et le décrochement qu’on a ici, on le retrouve de l’autre côté, donc ça c’est faux.
En dessinant, on se rend compte de la complexité des choses. Donc ce bloc-là, il se prolonge ici. Et celui-ci remonte quelque part là. On va voir si ça marche. Voilà, on va y arriver. Je pense que mon immeuble est à peu près en place.
J’ai pris ma photo un peu éclaircie pour voir un petit peu ce qui se passe ici sur le bas. On va partir de l’idée qu’on a la perspective qui est droite ici. Ça se déploie comme ça jusqu’à arriver à l’horizontal. Et donc cette ligne-là, elle est ici quelque part. Et elle se prolonge pratiquement à même hauteur sur cet immeuble-là.
Vous voyez que c’est possible que ma perspective ne soit pas rigoureusement la même que la photo, qu’elle n’est peut-être pas rigoureusement juste. Mais le fait de la faire à main levée, ça donne un côté plus vivant, moins mathématiques, moins dessin d’architecture que si j’avais fait à la règle ou si j’avais simplement décalqué.
Ça m’a permis aussi de comprendre les volumes. Que si je l’avais décalqué, je n’aurai peut-être pas compris cet enchevêtrement de volumes. Ça donne un dessin qui est différent.
Donc ici, on a un petit peu de mal à comprendre. On va un petit peu improviser ce qui se passe. Après, on verra. Je dessine tout ça, maintenant ici les perspectives qui se continuent.
Une chose. Là, j’ai dessiné à main levée comme je vous ai déjà dit. Ça donne de la vie. Beaucoup de gens disent mais moi, je ne sais pas faire de trait droit. Les traits droits, ça s’apprend, c’est comme le reste. Si on n’en fait jamais, on ne sait pas les faire. Et à force d’en faire, on y arrive.
Ils ne sont pas parfaitement droits, mais on peut bien sûr les corriger, revenir avec le crayon. Ça donne un côté plus vivant. Suivant ce que l’on veut faire parce que là on est dans de l’architecture, du béton, on pourrait dire j’ai envie de donner un côté très architectural, très droit et le faire à la règle. C’est deux approches différentes.
Moi, j’ai plutôt tendance dans ma pratique à dessiner à main levée parce que je trouve ça plus vivant. Mais il n’y a pas d’interdit, il n’y a pas de mauvais choix. C’est suivant ce qu’on veut faire. Après je peux, par exemple ici, venir rectifier mon trait légèrement avec une règle qui va m’aider à redresser un petit peu quelque chose que j’ai fait un peu de travers.
On peut aussi revenir après rectifier son dessin à la règle. C’est ce que je suis en train de faire. Ce qui fait qu’on redonnera un petit peu de rectitude à ce dessin. Par contre, maintenant je vais essayer de tracer les fenêtres, de donner un peu de vie à cette image.
La difficulté, c’est bien sûr de dessiner toutes ces fenêtres ici. On peut prendre un parti-pris de le faire, de le suggérer plutôt que de le représenter. Pour ça, on va quand même devoir tracer les perspectives. On n’est pas obligé de compter le nombre de fenêtres. Il faut en mettre beaucoup mais on n’est pas obligé de compter le nombre de fenêtres.
Pour dessiner ces perspectives, on va partir du centre. On va partir du milieu et on va construire un petit peu à la fois. On va prendre le milieu de cette ligne-là et le milieu de cette ligne-là. Si je fais à l’œil, on va peut-être avoir des petits défauts, mais on verra si c’est bon.
Visuellement, ça ne marche pas. Visuellement il n’est pas coupé en deux. Je pourrais, bien sûr, tracer mon point de fuite là, mon point de fuite là, mon point de fuite là, et puis prendre une règle et tout tirer au cordon. Je pourrais faire ça. Ici, j’ai pris parti de dessiner à main levée donc forcément, si je prenais tous mes points de suite, ils ne seraient pas exactement corrects.
Je ne peux pas le faire. Je dois continuer à travailler comme ça un petit peu au ressenti. Là, j’ai tracé une première perspective, et je vais comme ça les rediviser en deux. Je vois plus clair à la main parce que la règle en fait me bouche le dessin, elle me gêne.
Je viens en fait subdiviser mon immeuble. Et on se rend compte que la perspective n’est pas tout à fait juste ici alors on va faire ça comme ça. Et je peux donc comme ça et je n’aurai peut-être pas le bon nombre de fenêtres mais honnêtement, ce n’est pas dramatique. Et on va faire la même chose dans l’autre sens.
Maintenant, je vais dessiner les fenêtres. Qu’est-ce que je vais faire ? Je vais gommer tout ce que j’ai fait à la gomme mie de pain. Ça me permet de garder le souvenir de mon dessin on va dire, je n’efface pas tout.
Après, c’est un travail de patience. Je ne sais pas si je vais faire toute la surface parce que ça va être un peu long. Mais je vais reprendre chaque fenêtre et je vais venir mettre simplement les ombres et les lumières tout en respectant ma perspective que j’ai dessinée. Et plus je monte, plus les fenêtres seront petites puisqu’elles s’éloignent en fait. Il faut respecter la perspective, toujours.
Bien sûr ici, les fenêtres continuent là sur la façade. Donc on va ici les prolonger au moins jusqu’ici. D’ailleurs non, quand j’observe bien, il y a un décalage donc cette façade-là elle est bien en avant. Mais en fait, on a les mêmes fenêtres ici. On va retrouver ce principe.
Ici, on est un peu plus gros plan, un peu plus près donc on peut aussi détailler un tout petit peu plus si on veut. Ce qui est important, c’est de toujours respecter la perspective. Si on met plus ou moins une fenêtre, ce n’est pas très grave. Par contre, si la perspective n’est pas respectée, ça va se voir. S’il y a des fenêtres en plus ou en moins, ça ne se verra pas.
Maintenant je vais m’attaquer aux fenêtres qui sont là. Et là, on voit qu’on a les mêmes fenêtres. Mais ici apparaissent beaucoup plus les verticales par rapport à cette partie-là qui est plus dans la lumière. Ici, on voit vraiment très bien les verticales.
Je vais quand même les compter pour voir un peu si ça colle. Il y en a dix. Je ne sais pas si je vais réussir à rentrer dix comme en façade. Donc de la même manière, je vais couper en deux. Ici, je vais faire l’inverse. Je vais foncer tout de suite les creux, les fenêtres, faire ressortir ces parties-là.
Et Ici, de la même manière, je vais pouvoir encore foncer un peu plus mes fenêtres. Là, je vais faire attention, que les perspectives des deux côtés fonctionnent bien ensemble.
Au fait, j’ai besoin là maintenant de redonner un tout petit peu de modernité, de dynamique aux traits sans tout dessiner à la règle. Ça donne un compromis qui est intéressant au dessin, on peut toujours revenir dans un sens ou dans un autre.
Ici, de la même manière, cette partie-là, je vais la travailler de la même manière mais un peu plus précise que celle-ci. Je vais venir en mettre mes fenêtres dans un sens. On est plus près, donc elles sont plus grandes. Et ici, contrairement à là, c’est les fenêtres qui sont plus claires que la lune ou je ne sais pas ce qui se passe là-dessus. On va faire ça comme ça.
On va voir maintenant comment donner cet effet de profondeur ici en travaillant les immeubles qui sont là. On a celui-ci qui est assez foncé. Puis au fur et à mesure qu’on s’éloigne, ils s’éclaircirent. Et donc, je vais faire cet immeuble-là. C’est dense, en même temps ça va faire ressortir celui-ci.
Celui-ci n’est pas terminé, je ne sais pas si je vais aller au bout du dessin parce que ça va être très long de tout finaliser. On va placer les zones sombres, les mêmes zones sombres ici, et puis on a le côté. Sur ce côté, on ne voit strictement aucune fenêtre. Elles y sont certainement mais elles disparaissent complètement étant donné que la perspective est très écrasée.
Et ici, on a en fait toute une succession de fenêtres qu’on va styliser. On va les styliser parce qu’en plus, ça vient en arrière-plan de ça donc on n’a pas besoin de les représenter clairement d’une façon hyperréaliste. Ici, je suis en train de griser les parties des fenêtres. J’en fais une troisième puis je vais faire le bas différemment.
Il y a une autre façon de faire : c’est de tout griser et ensuite de revenir à la gomme.
Et maintenant, avec une gomme électrique, je vais venir enlever le crayon souvent. En appuyant plus ou moins, ça permet de recreuser des blancs. Et après, rien n’empêche de venir retravailler, remettre un petit peu de noir là où il faut renforcer.
Entre la première partie qui est faite vraiment en réservant du blanc ou la deuxième qui est faite à la gomme, c’est deux façons de faire un peu différentes. Laquelle est la meilleure ? C’est un choix. En dessin, il y a plein de façons d’arriver au résultat puisqu’il y en a des meilleurs que d’autres.
Ça c’est un petit peu plus flou, on va dire. Ce peut donner un peu plus cet effet profondeur que cette partie-là. C’est peut-être pas mal.
On va faire l’immeuble derrière puis on verra après s’il faut remettre un petit peu de trait à la règle donc tout ça pour redonner un peu de dynamique.
Donc cet immeuble-là, il est également dans le gris et on va le styliser au maximum. Là, vous voyez, je fais des traits gris dans le sens de la perspective. Ensuite, on ne le voit peut-être pas en vidéo mais il y a toute une succession de lignes sur la façade. Je l’ai fait rapidement simplement pour donner ce foncé en fait dans l’immeuble.
Ça ne se voit pas vraiment mais ça permet de ressentir quand même la forme de l’immeuble uniquement par le trait du dessin. Celui qui est derrière bien gris, il se fonce à la base puisqu’on n’a plus de lumière là.
Voilà, donc on sent la perspective simplement parce que ces immeubles-là sont moins détaillés que ce qui est devant. On pourrait venir de la même manière à la gomme électrique mettre quelques lumières mais bon. Peut-être que ça mettra l’accent dessus alors que, c’est cette partie-là du dessin qui doit être mise en avant. Donc, je pense qu’on peut un peu les oublier en fait et simplement les placer comme ça.
Donc on va mettre maintenant un petit peu l’accent sur ce qui se passe là parce que c’est quand même cet immeuble-là qui est le sujet principal du dessin. Je vais enlever un tout petit peu mes traits de construction. On travaille à main levée de temps en temps. On tape à côté, ça arrive.
Après, c’est un jeu de patience de faire toutes les fenêtres. Mais il faut faire attention de ne pas être systématique, ne pas faire toutes les fenêtres de la même manière, de savoir observer le modèle. Et de temps en temps, il y en a une qui est plus foncée, il y a un endroit qui ressort un peu plus. Et notamment ici, on a des fenêtres plus claires, des plus foncées.
Donc au fur et à mesure qu’on va avancer sur la façade, on va les faire de plus en plus foncées. Et en même temps, toujours avoir à l’œil que la perspective fonctionne bien, rester logique pour ne pas avoir de mauvaises surprises à la fin. Toujours regarder ce que l’on fait et regarder l’ensemble du dessin pour voir s’il fonctionne bien en fait.
Alors Marie en plus, donnez-nous un petit peu plus de conseils.
Ce qui est important, c’est de bien fixer les bases, de bien partir sur ses perspectives.
Technique ?
Ne pas se tromper, de bien placer toutes ses perspectives, prendre le temps de le faire. Et après, c’est un travail de patience pour venir tout dessiner en conservant toujours à l’esprit, toujours un peu de recul pour conserver bien les perspectives et pas les perdre dans le dessin.
Mais c’est magique parce qu’on voit vraiment le décor à part, c’est super. Vous savez ce que je vais dire maintenant ? C’est à vous, au boulot.