Vous allez voir ce qu'on peut faire avec une simple imprimante jet d'encre, du papier Wenzhou et du liant acrylique.
Aujourd’hui, je vais vous montrer une technique vraiment extraordinaire et j’espère que vous allez partager mon enthousiasme. Ca fait un bon moment que je voulais intégrer des images ou des impressions dans les techniques artistiques et les loisirs créatifs de façon mécanisée ou industrialisée. On va en parler dans cette vidéo et en profiter tous ensemble.
Le matériel nécessaire pour le transfert
C’est une technique très simple et vous allez voir, il n’est pas très mercantile. Les matériels dont on a besoin ne sont pas nombreux et aucun d’eux ne coute cher, ce qui est une bonne chose. On a juste besoin :
- de papier Wenzhou. C’est une feuille très fine vendue en rouleau ou en plaque. Il est génial puisqu’il est assez absorbant et fort résistant pour son grammage. Sa lignée lui donne une certaine classe et une noblesse naturelle. Le papier Wenzhou ne laisse ni trace, ni bulles après le marouflage même après avoir été froissé ;
- du bindex, peu importe la marque. C’est une résine utilisée dans la fabrication de la peinture acrylique. On s’en sert également comme vernis colle ou comme diluant ;
- du color shaper
Place à la démonstration
Comme d’habitude, on va faire des focus sur chacune des étapes à réaliser. La première phase consiste à choisir le sujet sur un PC ou sur une photo. On va ensuite l’imprimer sur un jet d’encre classique. Ce qui est exceptionnel c’est que le papier réagit très bien à l’impression et lorsqu’on va le coller à la toile, ça va être magique.
Pour la démonstration, on va imprimer un bonsaï réalisé sur un outil simple de Windows avec un jet d’encre A3. Comme le papier Wenzhou est très fin, on va le renforcer avec une feuille de bristol par derrière. Même si vous utilisez une imprimante A4, le procédé reste le même. Ensuite, il faut découper la feuille à la dimension souhaitée.
L’étape suivante consiste à coller le sujet sur un support. Pour la vidéo, j’ai choisi de travailler sur du carton épais de 3 millimètres découpé à la taille que je voulais. Ensuite, on va préparer notre modèle imprimé pour pouvoir le coller. On va le découper à la main avec l’aide d’une règle métallique à réglet et d’un cutter. Même si vous froissez le papier, ce n’est pas grave. Afin de prévoir la position exacte de l’image sur le carton, on va faire des petits repères. Ca nous permettra par la suite de savoir où on va passer le bindex. La particularité de cette technique est qu’on va coller le sujet à l’envers. Le liant va donc rendre le papier translucide et fera ressortir l’image tout en protégeant l’encre en dessous. Il n’y aura donc aucun risque que cette dernière fuse.
On va maintenant coller le sujet sur le carton épais. Ne vous inquiétez pas, le papier est suffisamment résistant même s’il est fin et il retient bien les encres. On ne va pas le maroufler ni le coller comme d’habitude car on va réaliser une sorte de transfert en plaçant le sujet au contact du bindex. Après avoir séché, l’image réapparait légèrement en surface et nous permet d’y retravailler de manière simple.
Passons à l’application du bindex. Au fur et à mesure que vous avancez, vous allez trouver le bon dosage. L’objectif est de mettre suffisamment de liant partout. Il faut également vérifier que le bindex n’a pas été totalement absorbé par le carton. En effet, ce produit a un impact sur la capacité d’absorption du papier. Ensuite, on va placer le sujet à l’envers en une seule geste sur le support. N’hésitez pas à rajouter du bindex s’il le faut. La particularité du papier Wenzhou est qu’il ne laisse ni bulle ni froissure après le collage. Il épouse complètement le support.
Dans l’étape suivante, on va nettoyer le carton en enlevant le surplus de bindex avec une éponge naturelle ou un chiffon légèrement humidifié. Dès le départ, il faut utiliser une toile ou un carton suffisamment épais sinon ça va être une vraie catastrophe si vous optez pour un support à faible grammage. Même en cas d’accrochage, ce n’est pas grave car on peut toujours l’exploiter. Lorsqu’on voit apparaitre la transparence, le liant acrylique est en train de détremper l’encre et on ne touche plus à rien, on laisse opérer la magie. L’intérêt de cette technique repose sur tout ce qu’on va rajouter dessus.
Une fois que le support est sec, on dispose d’une source de travail pour démarrer. Le côté imprévu du transfert du binder acrylique sur les encres permet d’avoir un champ d’investigation très large. Avec l’encre de chine et à l’aide d’une plume, on peut faire des choses vraiment extraordinaires en se basant sur le modèle original. Une fois que le sujet est enrichi, il s’oublie peu à peu mais reste toujours présent. En dehors du bonsaï, vous pouvez choisir d’autres sujets et les personnaliser selon vos goûts.
Pour vous montrer qu’on peut aller loin dans le travail, j’ai effectué un transfert sur une toile. J’ai marouflé une photo en couleur de sculpture qu’on a chez nous sur le support. Le résultat final ressemble à s’y méprendre à l’original et il dégage quelque chose de très personnel. On peut faire pleins de choses en intégrant dans le travail artistique des éléments importants pour nous dans la vie : photos, symboles, images, etc. On peut également personnaliser notre œuvre avec des médiums, des couleurs, etc. et obtenir un bon mariage.
Voilà, on vient de franchir une étape. Le collage de photo est sympa comme tout. Même si on a déjà parlé de transfert d’images de nombreuses fois, on continue toujours à nous y intéresser. Imprimer un sujet sur du papier transparent et le transférer sur la toile avec du bindex permettent de protéger le présent tout en ouvrant une voie pour le travail sur support.