---------- Introduction
Amandine alors on ne fait pas de copie.
Non.
On ne fait pas de copie mais tu vas nous montrer l’inspiration de Monet.
L’idée c’est de peindre comme les impressionnistes c’est-à-dire avec des touches larges vives et rapidement on va dire comme ça.
Oui ça c’est intéressant.
L’idée c’est de s’en inspirer donc c’est pour que la production n’est pas forcément de bonne qualité mais c’est surtout pour récupérer la technique …
C’est la technique qui la concerne oui.
Le procédé et là c’est pareil on va peindre à l’acrylique alors que Monet peignait à l’huile.
Je croyais que c’était un scoop non c’est bien de l’acrylique.
Donc c’est vraiment pour s’inspirer de la technique c’est-à-dire que là par exemple on va commencer sans dessin préparatoire.
D’accord le geste la gestuelle le lâcher prise.
C’est ça.
On y va, on y va Amandine.
---------- Démonstration
Le matériel Amandine on commence comme ça ?
Alors voilà le matériel. Donc ici on a choisi un papier spécial huile enfin multi technique mais pour l’acrylique c’est très bien parce qu’il faut éviter de prendre un papier qui soit trop fin sinon il va gondoler et ça va donner un rendu impossible.
Au niveau du choix des couleurs, il y a un petit assortiment : du blanc, du jaune de cadmium, de l’ocre jaune, du rouge de cadmium, du rouge magenta, de la terre d’ombre brulée, du bleu outre-mer et du noir.
Quant aux pinceaux, on a ici un assortiment de toutes sortes. On a des brosses plates, un petit spalter et puis une brosse ronde.
Comme celui-là, on va utiliser la technique des impressionnistes c’est-à-dire des touches vives et on va dire brutes et larges. Il ne faut pas prendre de pinceau avec des poils trop doux parce que du coup les pinceaux doux sont davantage faits pour avoir des choses on va dire des détails fins ou des choses plutôt légères et avec des modelés doux.
Alors là justement on a besoin de grosses couches quitte à ce que ce soit vraiment pâteux. Donc pour ça il nous faut soit de la soie de porc c’est-à-dire un poil dur assez rigide ou alors du synthétique comme c’est le cas ici mais assez vif quand même, assez nerveux.
Maintenant on se lance. Alors on essaye déjà quand on se lance directement comme ça de bien cerner la composition et de voir où sont les couleurs, quels éléments l’artiste a placé avant ou en tout cas si c’est un œuvre de départ.
Quels sont les éléments qu’on va placer d’abord ? Donc ici on voit que le fond et la mer ont d’abord été peints et ensuite les éléments ont été rajoutés tels que le port qu’on voit dans le fond, les bateaux, les fumées, les ombres sur l’eau, les reflets et bien évidemment le soleil avec les reflets sur l’eau. Ces éléments-là seront placés en dernier.
Donc, on va commencer avec le spalter. On pourrait même en prendre un plus large. De toute façon la taille est adaptée au support bien évidemment et au sujet également. Alors on peut même mouiller le support avant.
Monet a peint avec de l’huile donc la peinture sèche lentement et c’est pour ça que quand il revenait avec ses éléments dessus, les couleurs se fondaient entre elles parce qu’elles se mélangeaient. Comme c’est de l’acrylique on sait que ça va sécher plutôt rapidement. Donc le résultat sera certainement différent. Mais peu importe de toute façon comme je disais ici ce qu’on veut voir c’est la technique … les techniques utilisées.
Alors c’est pour ça que je mets beaucoup d’eau c’est parce que du coup on aura … vous voyez des couleurs qui sont très diluées avec des teintes variées. C’est pour ça qu’on varie les proportions au fur et à mesure. Là on a ce qu’on appelle un lavis. Ce sont là des couleurs qui sont très diluées très diluées à l’eau.
Dans ce tableau-ci, à part le soleil et ses reflets, les couleurs ne sont pas utilisées pures on a beaucoup de mélanges. On peut quand même qualifier ces couleurs-là de salies c’est-à-dire que les couleurs ne sont pas brutes et même les couleurs lumineuses telles que le rouge et le jaune sont mélangées avec du bleu ou de la terre.
Maintenant même chose pour le bas du tableau. Là on a juste rajouté un peu plus de bleu. Le blanc on peut en rajouter mais ce n’est pas forcément nécessaire. Comme la peinture est diluée là avec beaucoup d’eau, on peut utiliser la couleur du papier en guise de blanc. Comme du coup la peinture devient très transparente du fait d’utiliser l’eau, la transparence se voit. C’est comme en aquarelle on a finalement … c’est la même technique que l’aquarelle.
Là on voit qu’il y a un peu de violet par ici, un violet pale. De nouveau c’est ce que je qualifie moi de violet sali. C’est du moment qu’on rajoute un peu de terre, les couleurs ternes c’est-à-dire ocre rouge, ocre jaune, terre d’ombre, terre de sienne, etc.
On a des couleurs qui sont les couleurs de base là par exemple on va partir sur du violet mais terni.
Alors, on anticipe le sujet sur la composition c’est-à-dire qu’ici on sait qu’il va y avoir le reflet du soleil donc comme on le voit sur le modèle, les couleurs sont plus chaudes sur ce côté-là.
Donc, on a déjà les premiers éléments déposés. Alors maintenant, on peut prendre un pinceau plus fin plus petit. Celui-ci est très bien. Là on va continuer avec les éléments lointains c’est-à-dire le port.
Alors, on est dans les teintes de bleu, un bleu assez clair mais de nouveau il est un peu terni donc pour ça on va rajouter un peu de terre comme je vous disais, un petit peu vous voyez là j’ai un peu trop mis. Alors pour obtenir du coup on peut même rajouter un peu de noir comme on a déjà du blanc dans notre mélange si on rajoute du noir ça va griser cette teinte-là.
Là je pense qu’on est plutôt pas mal. De toute façon de nouveau il y a des nuances des couleurs plus foncées qu’on viendra par la suite ... Voilà donc là j’ai bien rajouté… j’ai rajouté aussi pas mal d’eau pour pouvoir réaliser ça de manière fluide. Et ensuite, on se lance.
Donc comme mon fond est mouillé, vous voyez ça fait des effets. Donc si on veut les éviter, dans ce cas il faut attendre que le fond soit complètement sec.
Alors comme ça quand je … je peux moins… enfin en tout cas ça c’est la manière de procéder c’est que j’avance petit à petit c’est-à-dire que plutôt que de tout faire et finalement apercevoir une fois que tout est fait que je me suis trompé, je préfère avancer petit à petit, prendre le temps de faire les choses. Comme ça c’est toujours possible de rattraper ou de modifier les éléments.
Monet peignait directement sur le sujet. Il avait son chevalet avec lui. Il se baladait avec ses peintures, ses couleurs et il allait directement sur le sujet enfin dans ce cas dans le paysage qu’il voulait représenter. Alors du coup c’est pour ça que si c’est peint là-dessus c’est pour ça qu’on appelle ça aussi l’impressionnisme c’est parce qu’il peignait selon ce qu’il voyait et ce qu’il ressentait. C’est souvent son interprétation personnelle.
Du coup on peut même rajouter plus de matières maintenant qu’on a le fond qui est appliqué c’est-à-dire on va épaissir la peinture, on va moins la diluer.
Alors même si on peint avec des grosses touches larges comme ça sur le vif et rapidement, c’est important de mettre des petits détails parce que c’est ça qui rend un travail soigné.
Parce que si on se contente juste de larges touches, on va arriver juste à un résultat brouillon alors que si on prend le temps et le soin de mettre des détails, ça veut dire finalement … déjà ça montre qu’on en est capable, ça c’est important et surtout que du coup ça donne un résultat forcément de meilleure qualité puisqu’au moins il y a quand même une maîtrise du sujet et de ces outils.
Et puis ça montre aussi que vous avez bien observé. Donc c’est un peu la cerise sur le gâteau. Ce qui montre par conséquent que c’est un travail maîtrisé. Et c’est surtout également que cet effet brouillon est finalement désiré et contrôlé.
Donc du coup, on a vu que peindre on va dire avec des touches larges vives et sans préparation et …
On suggère tout. Tout est suggéré.
Oui c’est ça c’est comprendre le sujet, montrer les éléments principaux, trouver les bonnes teintes aussi et puis surtout même si on peint de manière presque … de manière abstraite c’est-à-dire avec des grosses touches larges sans précision ni rien, c’est quand même bien de mettre certains détails.
Oui.
Ça permet de montrer qu’on maîtrise le sujet et …
Si on recentre tout, on ne ressent pas là on donne du sens au fond en fait tout le paysage.
Ça donne le petit côté figuratif au sujet.
A vous maintenant.