---------- Introduction
Dominique au cœur de ton travail il y a ta palette.
Oui
C’est super important.
Très important. Il faut savoir employer les couleurs à bon escient. Et pour bien les employer, il faut bien les placer sur sa palette.
On a fait le choix de faire une vidéo que pour ce sujet-là qui est déterminant.
Donc avec des couleurs de base évidemment, après à vous de choisir les couleurs qui vous correspondent le mieux.
Au fur et à mesure de votre travail, vous allez personnaliser ça.
Il y a des couleurs qui vous emploierez moins et des couleurs que vous aimerez plus. Donc…
On vous montre ça.
---------- Démonstration
Nous allons étudier et comprendre le langage des couleurs et comment les agencer dans une palette en ne laissant pas faire que le fruit du hasard. Il faut le faire en tout état de cause parce qu’on a envie d’acheter plein de couleurs. C’est fascinant mais seulement, il faut savoir où les placer sur sa palette pour pouvoir les employer presque les yeux fermés.
Il ne faut surtout pas oublier non plus que pour l’utilisation de la couleur, c’est surtout une expérience personnelle et émotive, et toute cette connaissance sert simplement à guider votre choix sur vos goûts et votre sensibilité. Et c’est ce qui va vous permettre d’être de plus en plus créative.
Chaque couleur possède sa propre identité et il y a quatre grands termes importants à retenir quand on parle de couleur c’est-à-dire qu’on parle de la teinte, on parle de la valeur de la couleur, de la saturation et de sa couleur propre.
Donc qu’est-ce que c’est que la teinte ? C’est la couleur à l’état pur sur le spectre chromatique. Donc sur le spectre c’est la couleur à l’état pur.
Alors la valeur c’est l’échelle allant du clair au foncé.
Puis vous avez la saturation, c’est la couleur sortie du tube, le degré d’intensité d’une couleur entre le vif et le terne.
Et puis vous avez la couleur. C’est l’ensemble de toutes ces informations.
Alors pour plus de compréhension encore, vous pouvez vous guider du color index. Le color index c’est ce qu’on trouve chez le fabricant pour vous permettre de comprendre toutes les couleurs. C’est un outil très important qu’il faut consulter pour pouvoir comprendre les coordonnées enfin tout ce qui est indiqué sur le tube.
Donc c’est une nomenclature utilisée par les fabricants de pigment pour classer chaque couleur par catégorie chromatique et ça vous allez avoir dans toutes les marques. C’est le seul système qui reprend les références internationales des couleurs à l’état brut des produits colorant à l’état brut.
Voilà une palette que vous pouvez recouvrir donc une palette avec un couvercle. Comment classer ces couleurs dans une palette ?
Il y a un sens. Il faut comprendre la tendance d’une couleur quand on veut la placer. Qu’est-ce que ça veut dire la tendance d’une couleur ?
Il faut savoir que chaque couleur primaire le jaune le rouge et le bleu tire vers une autre couleur c’est-à-dire vers l’une des 2 autres primaires.
D’accord, c’est clair.
Donc, quand vous faites vos mélanges à partir des couleurs primaires pour obtenir les secondaires, vous obtiendrez de beau orangé, de beau violet et de beau vert.
Ok.
Donc, je conseille d’employer 2 primaires tirant l’une vers l’autre. Autrement, vous aurez des tons grisâtres …
D’accord.
Ternes …
Ok
Et boueux.
Ok super.
Il faut bien penser à placer vos couleurs sur la palette en pensant à cette tendance. Voilà une chose. Ce qu’on va d’abord voir maintenant c’est la compréhension de ce qui est écrit sur les tubes de couleur. C’est très important. On n’achète pas un jaune, on achète un jaune winsor. On n’achète pas un bleu on achète un bleu winsor rouge ou un bleu cobalt. Il faut apprendre à nommer ses couleurs. Là jaune n’est pas un autre jaune.
Alors voici par exemple ici le jaune primaire le jaune winsor. Vous pouvez lire sur le tube qui est marqué par exemple la série 1. Série 1 ça veut dire que ça détermine le prix de votre pigment. Il y a 4 séries donc qui déterminent vraiment le prix.
Alors j’enlève les lunettes. Vous avez de l’autre côté du tube le numéro. Le numéro par exemple 730 c’est celui qui détermine le numéro du fabricant pour cette couleur-là.
Alors vous voyez ici pigment yellow 154 pigment Y 154. Donc vous voyez que c’est un pigment… une couleur mono pigmentaire. Il n’y a qu’un seul pigment qui entre dans sa composition. Après, vous avez la solidité à la lumière et vous avez la transparence ou l’opacité du pigment.
Donc toutes ces choses-là sont très importantes pour pouvoir racheter par exemple dans une autre marque le même pigment plus ou moins. Vous vous référez à celui-ci pigment yellow 154. Si vous ne le trouvez pas, vous pouvez le trouver dans une autre marque en cas de rupture de stock de l’un ou de l’autre.
Voilà une belle palette …
Oui.
A larges compartiments très pratiques pour les grands pinceaux. Alors, au début vous aurez envie d’acheter plein de couleurs. Et c’est normal mais il faut … il vaut mieux débuter avec quelques … se limiter en couleurs …
D’accord.
Et il vaut mieux former une palette restreinte pour former vos propres couleurs secondaires. Evidemment, vous aurez envie d’acheter plein de couleurs mais si déjà vous partez avec ça qui est plus que suffisant. Après, vous pouvez placer d’autres couleurs occasionnelles dans des petits godets comme ceci par exemple et que vous placez éventuellement sur votre palette.
Donc le jaune winsor qui est le jaune le pigment 154. Voilà je le place ici. Il est à la fois entre le chaud et le froid. Donc voilà le premier pigment et je continue.
Je vais placer mon vert winsor, mon vert winsor qui est à nuance jaune donc c’est un vert qui tire vers les bleus et vers les jaunes. Je le place ici à côté.
Je n’emploie pas énormément de vert je préfère fabriquer mes verts mais il en faut quelques-uns à fort degré de saturation donc ils doivent avoir une belle échelle de valeur. Donc je vais placer le vert winsor bleu qui a une très grande échelle de valeur.
D’accord.
Ce qu’il faut retenir c’est que vous n’allez jamais foncer une couleur en employant un pigment opaque mais plutôt avec un pigment transparent possédant une grande échelle de valeur comme le vert winsor bleu. Et puis, on continue à placer les couleurs.
D’accord.
Donc là je vais les nommer. Alors je vais placer la turquoise de phtalo.
D’accord.
La turquoise de phtalo qui est un PB15 transparent fabuleux pour donner des belles ombres.
Alors le vert de pérylène que je dois aller chercher je n’en ai plus, le bleu de cobalt. Et tout doucement, on va vers les couleurs qui tendent vers les rouges. L’outremer français est un bleu qui tend vers les rouges.
Voilà par exemple deux bleus, le bleu winsor vert et le bleu winsor rouge …
Oui.
Que je vais placer et qui possèdent le même pigment : le PB15.
D’accord.
Alors on pose souvent la question : pourquoi les pigments ont-ils le même … Un fabricant peut avec le même pigment créer des couleurs de caractère différent.
Il faut savoir que le pigment bleu qui est un pigment phtalocyanine synthétique est à l’origine du pigment bleu primaire le bleu cyan et qu’il possède des variantes : le PB15 1 et le PB15 6 qui sont à tendance rougeâtre. Il y a le PB15 3 qui est à tendance vert.
Donc, si on compare le pigment bleu winsor rouge qui est un PB15 1, il est transparent, granulant et teintant. Alors que le pigment bleu par exemple de manganèse qui est aussi un PB15 mais 3 est un semi opaque granuleux et non teintant. Les deux couleurs sont donc fabriquées avec le même pigment PB15. C’est donc le travail du fabricant qui fera la différence.
Déjà avec cette palette-là, vous formerez énormément de tons, de tons différents et il y en a déjà plus qu’assez. Alors le jaune transparent donc maintenant on va vers les couleurs qui tendent vers le rouge vers les chauds. Où est-ce qu’il est mon jaune transparent ? Voilà. Jaune transparent qui est un pigment yellow 150. Donc ce sont beaucoup de pigments transparents, la gomme gutte. Alors l’or quinacridone.
Et tout doucement il faut faire les rouges avec la laque écarlate. Voilà l’écarlate. Je vais passer au transparent le rouge winsor. Le rose permanent. Le carmin qui est un rouge à tendance bleutée.
La chose que ne j’ai pas expliquée c’est la granulation des pigments. Donc ce n’est pas indiqué sur le tube. Vous devez prendre donc le color index du fabricant de vos couleurs et regarder dans le tableau si ce sont des pigments qui granulent ou pas.
Vous avez par exemple ici le jaune winsor. Vous voyez qu’il est semi transparent. Il y un petit « st » ça veut dire qu’il est teintant. S1 vous avez compris maintenant c’est le prix et le petit « a » donc c’est la permanence du pigment. Toute la légende des codifications est bien expliquée sur l’index des couleurs.
Alors regardez un petit peu donc les pigments opaques. C’est un carré noir et vous avez parfois un petit G à côté. Ca veut dire que c’est un pigment qui granule. Donc, il faut savoir quand vous travaillez que vous avez donc des pigments qui vont donner un petit dépôt qui est fabuleux quand on veut travailler certaines matières. Certains aiment et d’autres pas donc il faut le savoir, il faut savoir pourquoi ça se passe.
Alors également, vous avez dans toutes les couleurs ici le nombre de pigments qui entrent dans la composition de chaque couleur. Les pigments que je vous ai donnés ici sont presque tous des mono pigmentaires.
Vous voyez le vert winsor c’est le PG7, le vert winsor jaune le PG36 donc ça veut dire que ce sont chaque fois des mono pigmentaires c’est-à-dire que si vous voulez travailler en trichromie, vous savez que vous n’avez réellement que 3 couleurs.
Si par exemple vous décidez d’employer le jaune indien comme jaune, l’indigo comme bleu et le rose permanent, et bien vous aurez presque cette couleur. Pourquoi ? Parce que dans le jaune indien vous avez deux composants : le pigment yellow 153 plus le pigment orange 62. Vous avez déjà 2 couleurs. Dans l’indigo vous avez le pigment black 6, le pigment violet 19 et le pigment bleu 15. Dans le rose permanent il n’y en a qu’un.
Donc faites attention à ça et c’est ce qui vous donnera des couleurs parfois boueuses. Donc si vous décidez de travailler en trichromie et d’employer le jaune de Naples comme jaune, le bleu indigo comme bleu et le rouge de cadmium, observez votre index des couleurs et vous voyez que le jaune de Naples est opaque. Il contient un pigment blanc et un pigment brun.
Le bleu indigo est opaque aussi. Il contient un pigment noir, un pigment violet et du pigment bleu. Le rouge de cadmium est opaque aussi et mono pigmentaire. Donc en réalité vous travaillerez avec 6 couleurs et en plus 2 opaques, le résultat sera boueux, terne car c’est une peinture couvrante et vous ne verrez pas la structure en dessous.
Ok.
Donc soyez attentif à ça.
Maintenant que votre palette est formée, comme je vous disais vous allez toujours replacer les couleurs au même endroit et au fur et à mesure vous allez dire tiens voilà il y a une couleur que j’aime moins qu’une autre. Donc vous pouvez la remplacer tout en sachant que vous devez toujours la mettre c’est-à-dire mettre la couleur dans le sens vers lequel elle tire : un jaune qui tire vers un rouge, un jaune qui tire vers un bleu.
Je pense que ça vous avez compris. Donc les chauds et les froids. Alors faites un … faites le dessin de votre palette, placez-y vos couleurs et toutes les informations qui sont nécessaires. Si vous voulez vous racheter un nouveau tube vous aurez là tout ce qui est nécessaire.
Vous placez, vous la faites plastifier, vous la placez dans votre palette, vous refermez votre palette et vous avez toujours en face de vous votre cercle chromatique c’est-à-dire que vous avez les jaunes en face des bleus, les rouges en face des verts donc vous savez qu’en tournant dans votre palette vous aurez toujours l’impression de travailler avec le cercle chromatique ou le triangle des couleurs.
Si par exemple, je vous demande de me fabriquer un beau violet. Donc il faut faire un violet avec un bleu à tendance rouge et un rouge à tendance bleu et non pas un bleu à tendance jaune et un rouge à tendance jaune. Pourquoi ? Parce que vous aurez alors un violet un peu boueux plutôt brun.
Si vous voulez un bon violet vif, vous prendrez donc l’outre-mer je vais chercher mes couleurs elles sont en dessous. Vous prenez l’outremer et un carmin par exemple et vous obtiendrez un beau violet.
Si par exemple vous prenez un bleu winsor nuance vert qui tire vers le jaune avec une laque écarlate comme rouge qui tire également vers le jaune, vous aurez quelque chose d’un petit peu plus boueux un petit peu plus marron. Pourquoi ? Parce que les deux tirent vers le jaune tandis que ces deux couleurs-là tirent l’une vers l’autre vers le rouge.
Donc quand vous voulez cherchez vos couleurs complémentaires, ne mélangez pas … si vous voulez trouver la couleur complémentaire donc un beau vert frais un vert froid, prenez un jaune froid avec un bleu froid et vous aurez un vert frais un vert prairie.
Donc si je prends le jaune winsor avec un bleu winsor à tendance vert à tendance jaune, vous aurez un beau vert frais, un vert froid frais. Si vous prenez un or quinacridone avec un bleu outremer, vous aurez plutôt un vert bronze qui est plus une couleur automnale.
Donc faites bien attention à la tendance d’une couleur quand vous voulez donc chercher vos couleurs secondaires.
Alors maintenant autre chose. Nous allons parler un petit peu des couleurs opaques et des couleurs transparentes. Comment les reconnaître ? Il suffit de prendre un papier noir et d’y placer vos couleurs et vous verrez bien si le noir transparait ou pas.
Alors si par exemple je prends le jaune transparent, je le place sur mon papier noir, vous voyez bien que le papier noir passe à travers. La couleur noir passe à travers. Si je prends un jaune de cadmium qui est un jaune opaque, tous les cadmiums c’est une famille de pigments, ils sont opaques. Tous les quinacridones sont transparents. Tous les phtalocyanines sont transparents.
Donc ça c’est encore une chose à savoir. Au plus vous connaîtrez l’identité de vos couleurs au plus vous allez progresser dans votre démarche artistique.
Donc maintenant je place le jaune de cadmium. Le cadmium vous voyez qu’il recouvre le papier. Donc là on voit la différence entre les tons opaques et les tons transparents.
Alors si je prends le jaune de Naples qui est ici dans la petite boite qui est une couleur occasionnelle mais très importante il ne faut pas bouder les tons opaques, il faut les laisser vivre. Dans la technique humide moi j’emploie les pigments opaques sans les cuisiner. Je les laisse bouger dans mes couleurs.
Si vous travaillez en technique sèche par glacis donc placez toujours votre pigment opaque en premier et venez par superposition à chaque fois qu’une couche est sèche, venez alors avec vos tons transparents.
Voilà donc un autre pigment. Vous voyez bien qu’il est opaque, il est laiteux. Alors j’en prends encore un autre un rouge … un rouge de cadmium donc voilà encore une fois un jaune de cadmium, un rouge de cadmium c’est une famille de pigment opaque. Ce n’est spécifié enfin si parfois c’est spécifié sur le tube mais pas toujours. Aidez-vous de l’index des couleurs. C’est un ustensile très important pour la compréhension des couleurs. Voilà mon rouge. Vous voyez comme il est opaque.
Si je prends mon carmin ici, vous voyez la différence. Ici c’est un pigment transparent. Vous allez voir qu’en séchant, on ne le verra presque plus tandis que ceux-là vont rester en surface donc ils sont vraiment très opaques. Donc ça c’est une chose importante à savoir également.
Voilà donc la palette couleur chaude couleurs froide et je pense que vous avez compris.
Et vous pourrez l’employer à la longue les yeux fermés.
Oui, c’est ça.
Vous n’aurez plus à penser à votre palette à dire tiens j’emploie un bleu, un bleu ça ne veut rien dire. Nommez vos couleurs : un bleu de cobalt, un rose quinacridone. Un rouge ce n’est pas un rouge c’est un rouge winsor ou un rouge carmin.
Apprenez à nommer vos couleurs.
Est-ce que c’est clair ?
Le vocabulaire.
D’accord.
Tout simple.
Voilà une leçon à retenir.