---------- Introduction
Dominique, notre magicienne du triangle des couleurs-là qui fait faire et dire tout ce qu’elle veut aux couleurs. Là, tu vas nous faire basculer.
Donc avec une palette, avec trois couleurs : un jaune, un rouge, un bleu encore une fois mais avec dominante chaude.
On va faire basculer l’univers.
Vous allez employer plus de rouge et plus de jaune que de bleu.
Mais en travaillant avec trois couleurs.
Mais en travaillant avec les trois.
On te regarde. On y va.
---------- Démonstration
Nous allons refaire le même sujet décliné dans des tons plus chauds. Donc avec les mêmes tons que tout à l’heure mais avec une dominante plus chaude. J’ai mouillé ma feuille. Je ne vais pas la travailler ici sur châssis mais sur le plexiglas donc j’ai mouillé le recto verso. Et on y va.
Je vais commencer par placer mon orange Windsor que j’ai mis dans mon petit godet de couleur occasionnelle. Même pas peur, allez on y va. Très puissant cet orangé. Maintenant je vais aller poser le magenta qui va un peu adoucir mon orange vif. A ce stade de l’humidité quand le papier est brillant miroir, vous pouvez ajouter la couleur enlever – mettre – enlever, vous faites comme vous voulez. Il n’y a pas d’auréole puisque l’humidité est identique partout.
Maintenant je vais balancer mes pigments, les faire fuser. Si vous voulez des tons plus légers, qu’est-ce qu’il suffit de faire ? D’ajouter de l’eau. Donc ça, ça dépend du tempérament de chaque peintre. Si vous mettez plus d’eau, vous allez adoucir.
En violet dioxazine avec mon bleu outremer qui est un bleu chaud. Le violet dioxazine a une très belle échelle de valeur donc il faut y allez en douceur. Vous voyez que je forme tout doucement des gris colorés parce que j’ai l’orangé, j’ai le bleu outremer et le violet dioxazine qui créent une petite gamme grisée très subtile, un peu une application des différents mondes que nous avons vus dans d’autres vidéos. Ici, on est dans le monde des orangés. Tout à l’heure, c’était le monde des bleus.
Maintenant, une petite pointe de bleu Windsor vert et vert Windsor bleu. Je regarde ce qu’elles donnent. Je vais mettre une petite pointe d’orangé. Je vais tout doucement. Trop présent donc je l’adoucie un peu avec mon magenta. Puisqu’on est là à l’arrière-plan les tons doivent être plus grisés plus, bleutés. Construire, déconstruire, observer.
On patiente. L’eau est en suffisance sur mon travail. Maintenant, je vais travailler avec un pinceau simplement chargé de couleurs. De l’eau il y en a assez. Donc mon bleu Windsor vert, mon bleu outremer, couleur pâteuse c’est-à-dire couleur sortie du tube, couleur sèche. C’est le travail de l’eau sur le papier qui va faire le reste. Je cherche ma bonne intensité, un petit peu plus de vert.
Faites bien attention au stockage de votre papier parce que je vois ici qu’il y a des petits défauts sur le papier. Enfin, pas des défauts mais un papier c’est fragile. Il faut bien le stocker parce qu’autrement, quand il y a des traces désagréables sur le papier une fois que le travail est terminé, c’est triste. C’est dommage, tout ce travail doit être recommencé. C’est juste un endroit avec du gris coloré, chaud. On travaille l’aquarelle toujours dans son ensemble. Encore une fois même principe, patience patience. De l’eau propre en vue d’ouvrir une petite lumière. De l’eau propre.
On patiente. Laissons les choses se faire en observant. Le pinceau s’emploie aussi bien sur son ventre que sur sa pointe. Jouez avec tous ces éléments. Donnez des mystères par le coup de pinceau. Le spectateur ne doit pas s’ennuyer dans votre travail. C’est vraiment un petit défaut du papier.
Patience. On va tout doucement placer l’avant plan donc mon vert Windsor bleu, mon orangé pour former des beaux bronzes, des végétations chaudes. On patiente. Vous pouvez très bien laisser ce travail comme ça et le sécher. Tout dépend de ce que vous vous ressentez, votre besoin graphique ou plutôt laisser des fondus.
J’essuie mon plexiglas pour permettre au travail de sécher un peu plus vite. Si je voulais garder l’humidité pour encore travailler, je ne ferais pas ce geste-là. Vous voyez qu’avec la même palette que tout à l’heure, on obtient vraiment une ambiance très différente et encore différente du petit projet que j’avais fait tout à l’heure.
Quelques petits traits. Quelques petites directions. Parfois, il ne faut pas vouloir en dire de trop. Voyez tous les beaux gris colorés subtiles qui se sont formés. Et le défaut du papier qui réapparait. Il n’y a rien à faire à ça. Il n’y a plus qu’à recommencer. C’est comme ça.
Donc là, c’est encore bien mouillé. Ici, ça a commencé à sécher. Si vous voulez faire des choses dans ce stade d’humidité qui est le mat sec, ce sera une catastrophe parce que vous allez porter l’arrière-plan à l’avant-plan du fait de graphisme trop précis. Donc il faut le laisser tranquille. Il faut le laisser faire. La seule chose qu’on peut encore travailler c’est cet avant-plan ici qui est encore dans une belle humidité. Vous voyez, les traits ne doivent pas être trop nets à l’arrière-plan.
Voilà donc une autre ambiance que je ne vais pas travailler plus dans le détail parce que c’est une autre approche. Voyez que si je ne surveille pas, tout ça va encore travailler. L’eau va faire bouger tous les pigments. Si vous voulez stabiliser ça, vous pouvez le faire avec un sèche-cheveux mais en faisant fort attention parce que les pigments vont quand même encore bouger.
Donc surveillez. Si vous voyez que le graphisme que vous avez donné disparait malgré tout, il faut aller lui redonner du corps, lui redonner du sens jusqu’à ce que votre papier est sec donc un peu plus de présence encore à l’avant-plan. Vous êtes vraiment le maître de votre travail. Et c’est vous seul qui pouvez décider si c’est terminé ou pas.
Et voilà.
Il n’y a pas photo par rapport au paysage froid.
Voilà donc un même sujet, les mêmes couleurs et une ambiance totalement différente.
Qui est excellent.
C’est très agréable de décliner plusieurs ambiances avec les mêmes couleurs.
C’est pour ça que je parle d’une magicienne.
C’est ça la connaissance des couleurs.
Voilà. Ça va rentrer. C’est promis.
Mais oui.
Au fur et à mesure que vous allez faire, vous allez vous rassurer parce que vous allez pouvoir vous asseoir sur quelque chose de solide.
Solide et de concret et par l’expérience. Toujours l’expérience.
Et après, vous allez oublier tout ça, vous évader et vous amuser.
Voilà. A vous maintenant.