---------- Introduction
Alors Dominique, je te demande de faire un petit exercice puisque je t’observe depuis un bon moment. Tu as des gestes très précis.
Il y a un geste très important pour le dosage de l’eau sur le pinceau et de l’hygrométrie du papier. Donc c’est très important de savoir les tester, les centrer.
Les tester pour avoir l’équilibre entre l’eau du papier et l’eau du pinceau. Donc on va faire une vidéo très simple, exercice, pas de chef d’œuvre cette fois-ci. C’est interdit, pas de chef d’œuvre aujourd’hui. Juste pour que vous le retenez aussi. On le regarde de près, on va le filmer de près.
C’est très important.
Les gestes de Dominique. On y va.
---------- Démonstration
Alors Dominique, vas-y. Explique-nous.
Un petit exercice tout simple. Donc on ne va pas mouiller le papier pour pouvoir agir et se rendre compte assez rapidement de ce que je demande. Donc le papier n’est pas mouillé mais normalement, ça se fait sur du papier détrempé.
Ça rajoute juste un temps supplémentaire.
Donc c’est quelque chose à faire en application.
Donc très important de connaitre la gestuelle nécessaire pour travaille le bon tempo du cycle de l’eau.
Donc tu as un petit gris ? Excuse-moi, je t’interrompe, c’est un petit gris c’est important ?
Donc c’est un petit gris qui prend énormément d’eau donc il a un gros ventre et il rend énormément d’eau aussi. Donc c’est un pinceau qui a un bon pouvoir de capillarité. Mais le problème c’est que c’est un pinceau plus mou. On ne va pas parler de ça pour l’instant.
Alors je vais prendre ma couleur sans trop d’eau pour justement pouvoir agir. Donc vous voyez que la couleur est déjà, quand je la pose, dans le stade mat frais.
Magnifique. Ça n’a rien à avoir mais c’est très beau.
Elle ne bouge plus. Elle ne va pas se fondre. Elle est stable. Donc maintenant, si je prends le même pinceau, je vais ouvrir des lumières.
Alors le geste … Tu secoues tout le temps.
Je vais prendre le même pinceau.
Tu secoues tout le temps ?
Toujours, j’enlève la couleur qui est dessus puisque pour ouvrir des blancs, il faut rincer le pinceau. Si vous faites ceci, vous l’essorez sur le côté, c’est une gestuelle normale. Et puis vous allez directement sur votre papier pour ouvrir une lumière. Qu’est-ce qui se passe ? On a l’impression que rien ne se passe mais, ça va s’ouvrir mais ça va former des auréoles un petit peu à la fois.
Je recommence, donc toujours le même geste.
Il pose beaucoup là, en fait.
Oui, on n’a pas surveillé donc le tout c’est de … je n’ai pas envie d’avoir un trait aussi gros. Donc qu’est-ce que je vais faire ? Je vais l’essorer.
Le même geste.
Je vais encore l’essorer un peu plus et je vais tester sur ma main voilà l’hygrométrie de mon pinceau. Il est encore un peu trop humide. Et je vais aller faire un autre trait qui va être beaucoup plus fin, beaucoup plus stable. Tout ça c’est dans le même état du cycle de l’eau dans le mat sec avec trop d’eau sur mon pinceau, et la bonne gestion d’un pinceau. Ici, le graphisme est bon. Et on effleure, c’est une caresse à l’aquarelle.
Donc très important cette gestuelle-là Je nettoie mon pinceau, je l’essore, je surveille son hygrométrie, il y en avait trop. Je l’essuie même un peu, je lui forme une belle pointe, et puis, on peut ouvrir une lumière qui sera nette. Ça c’est intéressant, ça c’est intéressant, mais ça c’est encore plus intéressant. Alors le blanc n’est pas blanc. Vous reprenez alors un pinceau un peu plus petit, vous refaites la même gestuelle,
Toujours un petit gris ?
Non on va employer la martre. C’est plus nerveux. Vous voyez, il n’y a pas de goutte d’eau sur mon pinceau. Il ne faut pas qu’il y ait une goutte.
Non, et tu ne vas pas essorer quand même non plus.
Si, je l’essore, Je l’essuie un peu, je surveille, et il est encore suffisamment humide, vous voyez, pour ouvrir de belles lumières à chaque fois. Donc, il faut chaque fois rincer le pinceau quand vous faites ça, l’essorer sur votre essuie tout, tester son hygrométrie sur votre main, pour ne pas avoir une goutte d’eau. Toujours la même gestuelle. Et n’oubliez pas de rincer votre pinceau parce que si vous faites ce geste là et que vous en refaites un à côté, le blanc ne va pas s’ouvrir puisqu’il y a de la couleur sur votre pinceau. A chaque fois, il faut rincer le pinceau avant. Toujours le même geste, c’est un automatisme. C’est un langage.
C’est très clair. Tu nous en as parlé, tu nous en parles tout le temps.
Oui. C’est important, c’est des choses à revoir tout le temps. Ça doit devenir un langage, le bon tempo du cycle de l’eau, à quel moment agir. Donc ça c’est l’observation.
Et les erreurs aussi qui vont aider.
Et les erreurs, faites des erreurs, faites des auréoles involontaires, voyez ce qui se passe, faites des traits avec votre pinceau chargé d’eau, vous verrez.
C’est pour ça qu’on a fait ça tu vois.
Donc savoir contrôler l’hygrométrie du pinceau et l’hygrométrie donc l’humidité, l’hygrométrie c’est l’humidité du pinceau, et du papier.
Oui. Tu dis que c’est une catastrophe mais c’est vrai, quand on débute à l’aquarelle, quand on débute dans ces pigments et ce cycle de l’eau, il y a de la magie même quand on fait ça, tu vois.
Bien sûr.
Après, on prend, on se dit tu dois progresser, je dois maitriser plus les effets.
Disons que ce qui se passe, qui est parfois des auréoles malheureuses peuvent, il faut observer comment vous les avez faits pour pouvoir les reproduire en ayant des auréoles heureuses.
Sous contrôle au moment où en a besoin d’avoir.
Mais la spontanéité, il n’y a parfois pas le contrôle tout le temps. C’est ça la beauté aussi de l’art.
Super merci de nous aider à progresser Dominique dans la technique parce qu’il nous faut de la technique aussi.
Sans technique, il n’y a pas de créativité.
Vous savez ce qu’il vous reste à faire maintenant.