---------- Introduction
Dominique, tu nous as fait travailler un ciel d’été.
Spontané.
Et là, on va rajouter un truc. On va ajouter un peu de techniques.
Des techniques. Disons que quand vous travaillez le ciel, il faut quand vous levez la tête, vous rendre compte qu’il y a une perspective dans un ciel. La profondeur aussi bien la perspective atmosphérique que la perspective même du sujet. Donc faites bien attention quand vous travaillez vos nuages à ne pas mettre tout un plat au même niveau.
C’est déjà magnifique. On va ajouter de la profondeur avec une esquisse. Ok Chef.
Esquisse, recherche de couleur.
Et maintenant, on va travailler avec toi. On y va.
---------- Démonstration
Alors Dominique, là donc pour travailler ces perspectives, toujours sur ces mêmes thématiques du nuage.
Je parle souvent de sensation, d’émotion, de rendre l’âme dans un travail. Mais il ne faut pas oublier non plus de s’asseoir sur la perspective.
La technique quoi.
La technique est importante quand même. Il faut la dépasser mais elle doit être présente dans votre travail quand même. Si vous voulez rendre des nuages dans votre paysage, voilà il faut penser à la perspective. Quand vous levez la tête, les nuages au-dessus de vous sont très grands. Et plus vous regardez à l’horizon, plus ils seront plus petits, plus diffus, jusqu’à devenir qu’une seule ligne. Donc tout ça, il faut savoir être juste dans son travail. Il faut penser d’où vient la lumière. Ici, dans ce travail, la lumière viendra du haut. Elle peut très bien venir d’en bas aussi donc. C’est une construction. Il n’y a pas de sensation, il n’y a que de la construction ici.
J’ai changé un peu ma palette donc le bleu de cobalt, le bleu outremer. Je vais prendre un peu de bleu de céruléum, de l’or quinacridone et du rose permanent. Je vais mouiller le papier comme d’habitude. Donc quand vous mouillez votre papier avec un pinceau, prenez ce pinceau, ce bon pinceau en poil de chèvre ici plutôt que des spalters trop durs qui peuvent arracher votre papier. On y va.
Donc je vais mettre le bleu de cobalt avec une pointe d’outremer pour le haut de l’image. Voilà, tout bouge. Sur mon pinceau, il y a encore une grande charge d’eau et une charge de couleur qui permettent de faire bouger encore les pigments, de rester dans une humidité importante. Je nettoie mon pinceau, je la sèche pour avoir des couleurs un peu plus pâteuses. Vous voyez que les couleurs sont plus pâteuses. Essayez de stabiliser. Du rose permanent. Donc je teste toujours ma couleur sur un petit bout de papier qui est toujours à côté de mon aquarelle. Je vais marquer les parties sombres de mon premier grand nuage, celui qui se situe au-dessus de ma tête. L’ombre du deuxième va être un peu sourd et ainsi de suite. Je vais rendre encore plus bleu le ciel au-dessus des nuages. Et je vais commencer à donner la forme de mes nuages. Un nuage qui s’étire. Je change de pinceau.
De l’ombre viendra la lumière. Prenez le temps. Déjà, par les taches blanches, les nuages commencent déjà à se former.
C’est magnifique.
Le grand fan. Mais seulement si on laisse tout ça tranquille, ça va bouger, ça va peut-être donner des catastrophes. On essuie tout, patience. Donc vous voyez que mon premier nuage au-dessus de ma tête est très grand. Plus vous allez vers l’horizon, plus votre nuage sera plus petit, plus grisé, presque une ligne à l’horizon. Et c’est important si vous faites un paysage avec ciel et mer ou terre. Donc il faut avoir la bonne perspective. Les nuages au loin ne sont plus que presque des lignes.
Faites des exercices le plus possible pour essayer de découvrir vraiment le caractère des nuages. Les nuages d’orage ne sont pas les nuages de ciel de printemps calmes et paisibles. Il faut une histoire de sensation. Vous voyez que les blancs n’ont pas été gardés en réserve de papier sec mais simplement, je n’ai pas été mettre la couleur la plus forte de là où on voulait avoir le moutonneux du nuage. On peut le laisser tranquille, la petite signature. L’eau juste ce qu’il faut. A peine suggéré, c’est suffisant.
Alors une fois que ça est fait, vous avez mis votre collant de masquage, vous l’enlevez une fois qu’il est sec en faisant bien attention, toujours perpendiculaire à votre travail pour ne pas arracher le travail et le faire le jour même de votre travail parce que c’est vraiment collant. Ou alors employer le sèche-cheveux. Le collant peut être fixé trop fort. Ca vous permet d’avoir un travail qui semble achevé, qui vous donne du plaisir à être regardé ou à être mis à la poubelle. Mais je déconseille de mettre à la poubelle mais plutôt garder vos travaux pour voir votre évolution et travailler derrière. Il ne faut pas gaspiller le papier.
C’est un peu le journal de ses progrès.
Oui, ces progrès sont importants, vous verrez. Au fur et à mesure que vous travaillez, vous gardez tout ça. Ce n’est pas, comment je vais dire, prétentieux de votre part. Non, c’est simplement pour voir l’évolution de votre travail.
Moi, je trouve que toi, tu vas la jeter à la poubelle. Comme ça, je pourrai récupérer. D’accord ?
Venez chez Fred, dans la poubelle
La conclusion.
Vas-y, c’est juste ultra rapide.
C’est parfait, vas-y.
Donc les nuages, travaillez-les en pensant bien au sens de la lumière, à la perspective, à la profondeur. Et faites-vous plaisir encore une fois avec les couleurs que je vous donne à travailler différentes ambiances. Les mêmes couleurs donnent plusieurs ambiances différentes. Faites ces exercices et vous verrez que c’est fabuleux. Vous entrez dans la couleur.
En se rendant dans l’univers de Dominique, c’est magnifique. Vous avez son esquisse, vous avez le travail des couleurs, vous avez tous ses gestes, vous avez le résultat final et vous n’avez plus qu’à vous lancer maintenant.
N’hésitez pas à nous communiquer vos ressentiments.
Oui, allez-y.