Le matériel
La palette est le matériel de base. Le travail se fera avec la gamme de bleus : le bleu winsor vert, le vert winsor bleu, l’outremer, le violet dioxazine et le magenta. Pour assombrir, il faut prendre la couleur complémentaire des bleus c’est-à-dire l’orange winsor. L’objectif est d’obtenir toutes les déclinaisons possibles pour réaliser des ambiances différentes sans penser à un sujet spécifique.
L’alchimie de la palette : exercice 1
Comme d’habitude, il faut commencer par mouiller le papier recto verso en le trempant dans une bassine ou en utilisant un pinceau. Attention à ne pas laisser des bulles sous le papier pendant la durée du travail sauf si ce dernier reste mobile. Plus la feuille sera mouillée, plus le temps d’intervention pour les mélanges sera long.
C’est l’eau qui travaille pour faire voyager les pigments. Pour trouver une gamme tonale dans les tons bleus, il faut partir de la couleur la plus intéressante et voyager dans un sens comme dans l’autre. Il faut réaliser beaucoup d’exercices différents pour se rendre compte de ces possibilités.
Sans penser à un sujet spécifique, l’exercice commence avec un vert winsor bleu. Avec le bleu winsor vert, il va permettre de faire de superbes fondus. Il faut rester à l’écoute et se laisser guider par ce qui se passe, par les nuances sortant de ces mélanges de couleurs. Après ces deux teintes, la descente continue en douceur vers un bleu nuance rouge donc l’outremer. Du violet dioxazine et de l’orange winsor sont placés au milieu pour assombrir légèrement. Il faut bien laisser fondre les pigments pour que la fusion opère.
Le magenta, mélangé au violet dioxazine, à une pointe de vert et à l’orange winsor, donne de superbes nuances terre de sienne. Il ne faut pas faire de couleur uniforme sinon le mélange va donner simplement des gris colorés. La couleur complémentaire permet d’obtenir de beaux dégradés une fois mélangée à toute cette gamme analogue de bleus. Si le papier reste à plat sur le plexiglas, il faut bien surveiller les couleurs sur les côtés sinon des auréoles vont se former.
Tant que la feuille est humide, tout bouge donc elle doit être gardée sous les yeux. L’ajout ou l’extraction de pigments est toujours possible à ce stade. Il ne faut pas hésiter à pomper le surplus. Lorsque le papier commence à sécher, une attention particulière doit être apportée au travail. Les bleus et sa complémentaire orange ont permis d’obtenir beaucoup de nuances : mauve, terre de sienne, etc.
L’alchimie de la palette : exercice 2
Pour le deuxième exercice, il faut partir du magenta quinacridone. Le violet dioxazine placé en haut va prendre toute la place du fait de sa puissance. L’objectif est d’obtenir un bon fondu coloré sans vouloir faire un coucher de soleil ou une mer. Le résultat obtenu peut âtre rangé dans un petit classeur afin de former un petit dictionnaire d’ambiance colorée.
Si une partie du papier sèche pendant la surveillance, il ne faut pas hésiter à le remouiller pour avoir la même hygrométrie de partout. Ensuite, du bleu winsor vert et du vert winsor bleu sont rajoutés et fusionnes sur le haut. On utilise les mêmes couleurs pour tous les exercices mais en commençant par différentes teintes. Le rajout d’eau permet de bien faire fondre les pigments.
L’enjeu est de bien savoir gérer toutes ces couleurs c’est-à-dire les placer au bon endroit. Il faut éviter de balancer les pigments de la même manière pour ne pas obtenir un gris fade. Comme la teinte va s'éclaircir en séchant, il ne faut pas hésiter à rajouter des matières et à bien les faire fusionner. Tout ça permet de créer de très belles ambiances. En aquarelle, c’est difficile de reproduire la même chose, les mêmes effets. Le tout est de savoir où aller avec les pigments choisis.