Cet exercice consiste à travailler sur un faux humide. Le paysage travaillé réellement dans l’humide va servir d’écrin à un objet une fois sec. Là en l’occurrence, ce sera un vélo posé dans la baie du Mont Saint Michel.
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Le croquis du vélo est posé en premier sur le support avec les lignes qui sépareront les couleurs. C’est la baie du Mont Saint Michel donc il y a trois grandes zones : l’herbe, une étendue de lilas de mer et une partie dans un ton violet vert plus léger. Il y a un marigot qui y passe. Sur le vélo, la pose d’un peu de drawing gum permet de marquer les vrais blancs car il est difficile de le faire dans le mouillé.
Une fois tendu, le papier est humidifié et se trouve encore dans le stade miroir vu sa brillance. Du bleu cobalt mélangé à de la garance brune permet d’obtenir ce ton violet vert du haut. Ensuite, il faut y apporter un soupçon de vert de vessie. Le mélange bleu de cobalt – garance brune permet aussi de marquer la zone d’ombre qui borde la petite zone d’eau. Pour le premier plan, il faut utiliser du vert de vessie mélangé à la terre de sienne et un peu de cobalt. Le but est de rester dans la même harmonie de couleurs.
En fin de vie du cycle de l’eau, la peinture fuse moins. Un vert brillant peut être utilisé avec un pinceau en poils de martre pour rehausser la zone située au pied du vélo en posant des masses sombres plus ou moins détaillées. Il faut travailler assez vite pour pouvoir suivre le voyage de l’eau. Le vélo ne sera dessiné que lorsque tout sera sec. Ce paysage mettra l’accent sur lui tel un bijou sur un écrin.
Le papier est maintenant dans le mat sec c’est-à-dire non brillant au regard mais froid au toucher. Il faut faire attention au liquide resté sur les bords car il va former une auréole en rentrant dans le support. Des retraits peuvent être effectués pour faire apparaitre le vélo. Il est possible de revenir sur le décor avant de se focaliser sur l’objet en accentuant les bords du marigot par exemple. Le marigot est une petite rivière qui circule dans les baies. Après la pose d’une couleur, l’estompe doit se faire avec de l’eau claire pour obtenir un lavis plus naturel.
Les herbes du premier plan qui sont très plates vont être suggérées avec du green gold et un pinceau fin. Il faut recentrer les brins pour attirer l’attention sur le vélo et jouer avec les différentes nuances de vert qui sont apparues. Et plus le premier plan d’approche, plus les détails vont apparaître. En mettant un peu de terre, cette dernière doit être montée vers l’herbe pour ne pas créer des lignes. C’est ça qui va emmener le regard vers le vélo.
Le vélo abandonné
Pour le vélo, il faut utiliser la même tonalité pour garder une bonne harmonie. Il est peint en gris obtenu avec de la garance brune, du bleu cobalt et de la terre de sienne. Tout est suggéré, que ce soit le vêtement, la selle ou les rayons. L’ajout de pigment permet de rehausser les zones les plus sombres. Le phare rouge est une partie très intéressante. Après avoir enlevé le drawing gum avec la pulpe du doigt, il faut atténuer les blancs.
Le résultat est très beau et poétique. Il y a d’une part la liberté avec l’écrin – le paysage et d’autre part le travail de précision – le vélo. Au final, les deux techniques d’aquarelle ont été utilisées dans cet exercice car le paysage est travaillé dans l’humidité tandis que le vélo est réalisé dans le sec.
Matériel utilisé dans cette vidéo :
- Drawing gum - Aquarelle bleu de cobalt - Aquarelle garance brune - Pinceaux petit gris de différentes tailles - Pinceaux poil de martre de différentes tailles - Aquarelle vert de vessie - Aquarelle terre de sienne naturelle - Aquarelle green gold
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