Voyage de l'eau : Sculpter dans la matière

Sculpter dans la matière signifie peindre à l’eau pure dans un pigment en suspension. Travailler avec un pinceau gorgé de liquide est tout aussi fascinant que de le faire avec un outil chargé de pigment. Mais pour pouvoir le faire, il faut comprendre le cycle de l’eau.


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Le matériel

Pour cet exercice, il faut se munir d’un pinceau à lavis, un petit gris. Et pour sculpter la matière, des pinceaux Kolinsky de différentes tailles sont parfaits car ils sont plus nerveux. Pour la couleur, le travail se fait en monochrome, donc il faut partir sur un camaïeu de bleu d’indanthrène, un pigment qui ne granule pas. Du papier Montval 300 grammes est utilisé comme support.

C’est parti pour le premier exercice

Le voyage de l’eau commence par l’humidification du papier. Pour éviter un temps d’attente trop long, il faut juste imprégner le papier. Ensuite, le bleu d’indanthrène est appliqué partout même sur la partie la plus claire puisque la lumière va être tirée de la matière. La feuille doit être mobile pour avoir plus de liberté.

Une fois rincé et séché, le pinceau va être saturé de matière. Il faut prendre de la peinture pâteuse pour accélérer le temps de séchage. Comme le papier est moins brillant, la couleur est très intense. On fait balancer les pigments pour avoir l’aspect qu’on a envie d’avoir. Après un certain temps, il n’y aura plus de trait mais ce n’est pas le plus important. L’essentiel est de peindre avec un pinceau chargé d’eau pure.

Une fois que le papier entre dans la phase mate fraîche, il est possible de donner du mouvement à la matière c’est-à-dire faire des retraits festonnés et auréolés avec le pinceau Kolinsky. Comme les traits vont bouger énormément, ils ne sont pas encore très précis donc il vaut mieux laisser vivre la matière et observer ce qui se passe. Pour faire une ligne plus visible, il faut utiliser un pinceau moins chargé en eau.

Comme l’eau est importante à certains endroits, le pinceau petit gris va permettre de l’absorber et d’ouvrir des lumières un peu plus fortes, de donner des respirations au trait. Il y a une grande différence entre la ligne dans le papier mate sèche et l’humidité nouvellement créée dans laquelle on va remettre de la matière pour accentuer l’ombre et la lumière. Tant que le papier est mouillé, il est toujours possible d’ajouter ou d’enlever du pigment. Mais une fois dans le mat sec, le trait sera beaucoup plus net. Il est également important de garder la même hygrométrie sur l’ensemble de la surface du papier.

Il y a plusieurs degrés d’humidité sur le papier. En ouvrant un trait dans une surface brillante, tout va s’effacer car la couleur reprend ses droits. Dans le mat sec, le dessin se précise de plus en plus. C’est un exercice à faire pour ne pas stresser face à un papier humide. A la fin, une belle complicité va naitre entre l’artiste et son support.

Le deuxième exercice

C’est le mouvement de calligraphie, de gestuel libre et de respiration qui vont être présentés dans ce deuxième exercice. Le papier est aussi mouillé mais pas inondé, ce qui réduit le temps d’intervention. Ensuite, de la matière crémeuse est appliquée partout. La couleur est toujours monochrome pour ne penser qu’aux valeurs et à la liberté gestuelle. Avec un pinceau martre et sa belle nervosité, il faut faire des petits mouvements libres en respirant. Des auréoles vont se former car l’outil a été chargé d’eau et le papier est encore humide. Ensuite, il faut refaire la même chose mais avec seulement une petite goutte d’eau dans les poils du pinceau. Rien ne se passe au début mais ça va s’ouvrir tout doucement. Plus le papier est sec, plus le dessin sera précis.

Troisième exercice

Cet exercice va faire ressortir un résultat plus calme c’est-à-dire la fin de la vague qui s’étale sur le sable. Il faut toujours partir sur le même principe pour mouiller le papier. Ensuite, de la matière crémeuse est appliquée à la surface. Une fois que le pinceau est bien rincé, il faut prendre de la matière fraîchement sortie du tube et l’étaler sur le papier. Il faut attendre le bon moment pour placer l’ombre et la lumière.

Pendant tout le cycle, l’artiste doit empêcher l’eau de faire tout ce qu’elle a envie en devenant le chef d’orchestre. Il ne faut jamais oublier de rincer le pinceau sinon il est impossible d’ouvrir un blanc. Et plus le pinceau est fin, plus les traits seront délicats. Le voyage de l’eau est avant tout un moment d’émotion et de complicité avec la matière. Il faut essayer de prendre beaucoup de plaisir en travaillant et surtout s’amuser, c’est l’essentiel.

Matériel utilisé dans cette vidéo :

- Pinceau petit gris
- Pinceau martre Raphael kolinski 88026 N°12, 8 et 4
- Aquarelle bleu indanthrËne
- Papier Montval 300g grain fin

Discipline Aquarelle
Difficulté Initiation
Genre Les Bases Techniques
Durée de la Vidéo 18mn40

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