Le matériel
Avant de démarrer le voyage de l’eau, il faut préparer le matériel. Il y a en premier lieu les couleurs. La palette va être chargée de pigments pâteux fraîchement sortis des tubes. Pour obtenir des couleurs crémeuses, il faut rajouter un peu d’eau. Les espaces doivent être remplis généreusement pour travailler sur un grand format. Et en second lieu, les pinceaux les pots d'eau les chiffons, etc.
Le cycle de l’eau
Le premier contact de l’eau sur le papier donne naissance à une lentille. Elle ne va jamais aller s’étaler en dehors de sa forme initiale. Au fur et à mesure qu’elle va sécher, plusieurs interventions sont possibles. Pour mieux comprendre le voyage de l’eau, je conseille de teinter l'eau. Une fois que la lentille est étalée sur du papier sec, plusieurs degrés d’humidité vont apparaître. La surface miroir prend vie lors de la deuxième étape du cycle de l’eau. C’est à ce stade qu’il faut rajouter de la matière et laisser sécher. Petit à petit, le liquide va s’insinuer dans le creux du papier. Le passage vers le mat frais et le mat sec se fait sur un certain laps de temps. Au fur et à mesure que le papier va sécher, le graphisme réalisé avec un pinceau va apparaître. Dessiner avec le pinceau chargé d’eau pure est tout aussi fascinant que de le faire avec un outil chargé de couleur.
Le voyage de l’eau
Cet exercice montre toutes les phases du cycle de l’eau. La première étape commence lorsque l’eau et le pigment s’invitent sur le papier sec. Au lieu d’une lentille, ils vont occuper tout l’espace. Sur cette surface miroir, le grain du papier reste invisible.
De la matière est déposée sur un deuxième papier mouillé légèrement. La surface miroir reste brillante et la rugosité du support ne se voit pas encore. Il est difficile de dessiner lors de cette étape puisque la couleur restée en suspension va toujours se mélanger. L’alimentation en eau et en matière ne créera pas d’auréoles.
Dans le mat frais, les grains commencent à faire leur apparition. Il est maintenant possible d’ouvrir des lumières avec un pinceau légèrement humidifié même si la couleur va toujours vouloir reprendre ses droits. L’eau expulse la peinture aquarelle mais sans festonner. Il est tout à fait possible qu’une partie du papier est dans le mat frais et une autre déjà dans le mat sec. Pour dessiner, il faut faire attention à l’hygrométrie du pinceau. Les traits seront de plus en plus précis. Lorsque le papier est complètement sec, plus rien n’est possible.
Conclusion
C’était un magnifique voyage aquatique qu’il est possible de reporter dans d’autres projets. Même si ce n’est pas aussi simple, l’important est de bien savoir observer les interactions. Ensuite, il faut être capable de tout gérer : le papier, le pigment, le pinceau, l’eau, les couleurs, la matière et surtout le voyage de l’eau. C’est un travail qui demande de la patience et de la rapidité. Comme il n’y a ni challenge ni contrainte, il faut avant tout se faire plaisir.