Préparer son support
La première étape consiste à préparer le papier à grain fin d’Arche. Une planche de bois servira de support. Le devant et la face intérieure de la feuille seront mouillés généreusement jusque dans les recoins avec un spalter ou une éponge. Les gestes doivent être croisés pour que le papier absorbe bien le liquide. Pour qu’il soit bien tendu, les bords sont fixés au support en bois avec du papier gommé. Même s’il est difficile de l’enlever par la suite, il n’y a pas de souci car la partie recouverte par la bande adhésive partira sous le passe-partout du cadre. La préparation du papier doit être considérée comme une sorte de rituel. Cette étape permet de se préparer et de réfléchir aux tâches à accomplir car il y a toujours une prise de risque dans le ciel.
Le matériel
Toutes les couleurs utilisées fréquemment sont présentes sur la palette : bleu, vert, jaune, rouge et les couleurs terre. Les teintes utilisées varient suivant les saisons interprétées. Mais pour garder l’harmonie entre les quatre aquarelles, il faut rester dans une palette courte et simple. Parmi la gamme de pinceaux présente, il y a du petit gris pour amener le lavis, des poils de martre pour leur nervosité et leur précision, du petit spalter synthétique pour faire des retraits fins et du pinceau mixte. Pour humidifier une palette qui n’a pas servi depuis un bon bout de temps, il faut vaporiser de l’eau distillée pardessus les couleurs. Il faut également prévoir deux pots d’eau dont l’un va servir à rincer les pinceaux ainsi qu’un chiffon. Après avoir vérifié le degré d’humidité du papier, le travail peut commencer.
L’exercice sur le ciel de printemps
Le travail commence par le ciel de printemps inspiré d’une photo. C’est vraiment le ciel qui existe au mois d’Avril – Mai avec de gros nuages qui montent et des averses sur l’horizon. Pour obtenir le bon gris, trois couleurs primaires seront mélangées à savoir le bleu winsor, le brun van dyck et le cramoisi d’alizarine. Soit une quantité de couleur est préparée par avance, soit le mélange est refait régulièrement pour avoir différentes nuances.
Avec le papier qui commence à être mate, la couleur devient veloutée. La marée du dessus n’est pas faite de nuages blancs donc il faut reprendre du gris. Et un lavis permet de faire tomber la pluie en prenant bien soin d’incliner le support. Pour retravailler en aquarelle le haut du ciel et les zones de nuages, il faut utiliser un pinceau en poils de martre pour éviter de ramener de liquide sur le support. Il faut savoir s’arrêter à un moment donné car plus on y travaille trop longtemps, plus les effets seront perdus.
En attendant le séchage du ciel, le premier plan va être réalisé. Au printemps, le champ est de couleur vert clair donc le green gold est parfait. Ensuite, cette couleur sera mélangée avec du bleu cobalt pour créer des nuances. Et pour faire ressortir la maison blanche, les bases des arbres aux alentours seront rehaussées. Au final, le ciel est valorisé par le paysage.
La première saison, qui est le printemps, est terminée. C’est la première aquarelle sur les déclinaisons des ciels réalisée avec la technique humide et une harmonie de couleurs. Le paysage va revenir dans toutes les saisons.