Les différentes étapes du cycle de l’eau
Pour mouiller le papier, il faut le plonger dans une bassine d’eau. Plus le grammage est important, plus il faut le tremper longtemps. Ensuite, le papier est posé sur le support dans le bon sens c’est-à-dire le côté grain sur le dessus. Lors de cette première étape du cycle de l’eau, le papier possède un côté miroir. Pour le fixer sur le support, les bords seront maintenus par des bandes de kraft gommé. A ce stade, le pigment apporté sur le papier à effet miroir va se promener. Le film d’eau se trouvant à la surface lui permet de circuler librement en laissant un voile de couleur.
Lors de la deuxième étape, le papier devient brillant. Même s’il reste humide, les rugosités font leur apparition. C’est le moment de poser les couleurs qui vont moins fuser qu’auparavant. Pour ne pas laisser de traces, il est préférable d’éviter le pinceau. Le mieux est de préparer son mélange dans une soucoupe et de le verser directement sur le papier. Même en y allant fort, il n’y a pas de souci car le support va absorber 40% de l’intensité de la couleur. Le fond doit être suffisamment foncé pour pouvoir faire des retraits par la suite.
Lors de la troisième étape, le papier devient mi-mât. Il est encore bien mouillé. Comme le tableau perd un peu de sa pigmentation, il faut en rajouter pour lui redonner de la force. Le petit gris est parfait pour cette étape grâce à sa grande réserve.
Dans la quatrième étape, le papier devient mât frais c’est-à-dire que le creux est encore humide mais les rugosités commencent à sécher. Il est possible d’y ouvrir des voies avec des auréoles volontaires ou faire un chou-fleur avec une goutte. L’eau va pousser le pigment vers l’extérieur et créer des effets très intéressants. C’est le moment de dessiner avec du pigment plus pâteux.
Le mat sec est la cinquième étape. Le papier donne l’impression d’être sec mais son cœur est encore humide. Il a perdu toute sa brillance. On peut effectuer des retraits avec un pinceau synthétique c’est-à-dire enlever le pigment à la surface et faire apparaitre le blanc du papier.
Un exercice à partir du cycle de l’eau
Ce sujet permet de mettre en œuvre le cycle de l’eau. L’oiseau va être traité en lavis humide sur sec et le décor humide sur humide. Pour ôter l’excès de graphite (crayon à dessin) sur le papier, il faut rouler dessus de la gomme mie de pain. En tant que support, le plexiglas est intéressant car il va préserver l’humidité de la feuille. Il faut mouiller le dos du papier pour qu’il adhère bien. Ensuite, il faut humidifier l’ensemble de la surface sauf le sujet qui va être travaillé sur sec. Le ciel, le tronc d’arbre, l’oiseau et son duvet, les feuilles et les flocons de neige vont prendre forme. Lorsque le papier est sec, il est possible de donner du caractère au tableau à l’aquarelle avec la pointe du pinceau.
Ces exercices sont des exemples simples que chacun peut réaliser chez soi. Le grand avantage de l’aquarelle est qu’il est possible de mêler toutes les techniques. Avec la technique de l’huile, il n’y a pas de problème à remettre du blanc sur du pigment foncé par la suite. Mais à aquarelle, il faut penser à garder les couleurs claires dès le départ. Travailler dans l’humide demande beaucoup de surveillance, il faut discuter en permanence avec son papier et son sujet.