---------- Introduction
Amandine, tu nous proposes un drapé à l’huile.
Oui, c’est ça. On va essayer de mieux comprendre et de voir la technique pour représenter le drapé donc les ombres et les lumières, les arêtes et les dégradés.
Tout le monde en parle.
Et c’est un peu, ça a l’air d’être compliqué. Toujours compliqué, les tissus, les plissés. Le travail académique du drapé c’est un exercice qu’il faut faire et qui peut rendre de beaux résultats aussi. L’huile s’adapte plutôt bien à ça.
Oui, justement grâce au dégradé, on peut plus facilement travailler la pâte.
Allez, on y va.
---------- Démonstration
Bon classiquement, on commence par le matériel. Il est simple aussi ? Classique ?
Classique, oui on a une petite toile sur châssis. On a une panoplie de pinceaux donc principalement des brosses parce que pour le sujet, il y a très peu de détails. C’est surtout des zones. Un diluant donc là en l’occurrence, c’est de l’essence de térébenthine ou white spirit aussi, ça fait très bien l’affaire. Et une palette. Alors pareil, il est inutile de s’encombrer de couleurs inutiles. On va simplement prendre les couleurs qui sont indispensables ici donc c'est-à-dire on a du jaune de cadmium foncé, du jaune de cadmium clair, du rouge, de la terre de sienne et du noir.
OK.
Donc ici, contrairement à l’habitude, on ne va pas faire de dessin préparatoire parce que comme je disais, ce sont principalement des zones et puis l’idée n’est pas de représenter le sujet finalement. C’est simplement de comprendre le fonctionnement d’un drapé, les ombres et les lumières, etc.
Donc on va commencer simplement par tracer juste des lignes de référence des lignes de construction en quelque sorte mais qui vont être faites assez grossièrement. On ne va pas tracer de ligne. On va juste prendre une couleur diluée. Ça peut être n’importe laquelle, ce n’est pas vraiment important. Et puis, on va juste tracer des repères.
Alors donc la première chose à faire est déjà de repérer les zones les plus intenses, les valeurs les plus fortes c'est-à-dire les zones les plus lumineuses. Donc on va le voir ici, on va le voir ici également et puis dans ces trois petites zones. Ensuite on va voir l’ombre la plus foncée.
Donc là, c’est presque du noir pur
Pas tout à fait. En peinture, on utilise rarement du noir pur. En tout cas, c’est un brun très foncé. On le voit principalement dans ces zones là. Ensuite, toutes les autres couleurs seront des nuances se situant entre ces deux-là. Donc c’est pour ça qu’on va avoir plusieurs pinceaux parce qu’on va déjà prendre deux pour ces deux valeurs extrêmes. Et ensuite, les autres serviront à nuancer tout ça.
Donc, on a besoin d’au moins trois pinceaux.
Oui, exactement.
Donc ce qu’il faut bien regarder, c’est les effets différents c'est-à-dire qu’il y a certains endroits qui vont être très marqués par des délimitations nettes c'est-à-dire une arête. Et les autres au contraire vont être un dégradé. Par exemple ici, on voit vraiment la délimitation nette avec l’ombre très marquée. Et en même temps, juste à côté, on a le haut du pli avec enfin en forte lumière. Et là au contraire, à côté, on va avoir un dégradé parce que le pli est en train de s’étendre. Ce qui fait qu’on a la continuité du tissu.
De nouveau ici, on a bien la différence entre les arêtes et les fondus, les dégradés. C’est pour ça qu’il faut vraiment en fait comprendre ce qu’on voit. C’est important. Au maximum en tout cas. Parce que ça aussi, ça permet d’avoir bien un avis de l’observation.
Et en dernière retouche, on peut toujours accentuer les lumières ou les ombres d’ailleurs. On va accentuer l’effet de lumière par une dernière petite touche. Même chose pour le noir ici. On va accentuer les zones les plus extrêmes parce que comme j’ai déjà pu le dire dans des vidéos précédentes, ce sont vraiment les contrastes qui créent les reliefs donc plus il y aura de contraste, plus il y aura de relief. Il ne faut pas hésiter à accentuer les lumières et à renforcer les ombres. C’est important pour ce relief cet effet de réalisme.
C’est superbe, je veux le dire à chaque fois, c’est superbe. Et c’est vraiment très beau. Ça doit être un grand plaisir de peindre ce genre de travail à l’huile, non ?
Oui, parce que comme il n’y a pas de dessin prédéfini, en tout cas on n’est pas obligé de respecter au millimètre près le dessin. C’est vrai qu’il y a une certaine liberté, c’est surtout un travail de teint c'est-à-dire on travaille juste avec quelques pinceaux et surtout quelques couleurs et c’est juste les nuancer, un peu jouer avec ces teintes là. Et c’est comme je disais dans les vidéos, ce qui est important en fait c’est le contraste entre le très foncé et le très lumineux.
Que tu poses très vite, dès le départ.
Dès le départ. Oui parce que c’est plus enfin je le rappelle tout le temps, plus il y a de contraste, plus il y a de relief. Et donc pour obtenir un côté réaliste et en tout cas une profondeur, il faut absolument du contraste. Et après, il y a toutes les teintes, c’est juste des nuances entre ces deux là.
OK, des arêtes plus ou moins bruts en fonction de l’étoffe.
Oui, c’est ça. Certains endroits vont être très nets, des contours très marqués et au contraire, d’autres vont être des dégradés vraiment doux. C’est un jeu subtil entre ces quelques éléments-là
Donc ça c’est à retenir, re-retenir, vous avez bien sûr la photo d’inspiration d’origine qui n’est pas le modèle à copier strictement, à télécharger, le résultat final et puis tous les gestes d’Amandine parce qu’au-delà du choix de la palette courte, tous ses conseils, il y a aussi le toucher est intéressant, la manipulation des pinceaux qui va vous servir d’exemple. Maintenant, c’est à vous. Allez-y, au travail.