Le matériel
Pour les couleurs, il ne sert à rien de s’encombrer. Il vaut mieux choisir quelques-unes adaptées au sujet : rouge cadmium, bleu de prusse, terre de sienne brûlée, ocre jaune et blanc de titane. Les pigments vont être posés sur une palette jetable avec des feuilles détachables. Comme c’est un travail au glacis, il faut utiliser un médium pour glacis. Peu importe la marque puisque les produits en vente sont tous de bonne qualité. Le nettoyage des pinceaux se fera avec de la térébenthine. Pour l’application, il faut choisir des brosses rondes pour les détails et des pinceaux plats pour le fond.
Le glacis à l’huile sur une base déjà peinte
Il est recommandé de commencer par le fond pour qu’il n’y ait aucun souci en cas de débordement. Avec le médium pour glacis, la couleur est fortement diluée mais pas amaigrie. Elle est toujours riche et grasse. Le côté transparent est très agréable et donne un côté vitreux au tableau. Sur le fond ocre, le glacis bleu donne du vert. Il est possible de varier la couleur et l’intensité. Plus de couleur donne un résultat opaque et plus de medium va apporter de la transparence. Le glacis fonctionne selon le principe de la peinture à l’huile. La lumière doit pouvoir traverser les couches et donner de la profondeur à l’œuvre.
Il est possible de mettre plusieurs couches de glacis sur un tableau en prenant le temps de laisser durcir entre chaque application. Il n’y a aucune limite puisque les grands maîtres anciens superposaient jusqu’à 24 couches de glacis. Il faut bien étaler parce que ce produit durcit relativement vite.
Après le fond, il faut passer à la peau du visage. Les grandes lignes sont travaillées avec une grosse brosse et les détails avec un pinceau fin. Pour donner de l’ombre, de la terre de sienne brûlée est mélangée avec un peu d’ocre. Il faut toujours garder la transparence sinon ce ne serait plus du glacis.
Ensuite, il faut s’attaquer aux yeux et à la bouche. Ce sont des petits détails qui ont toute leur importance. Il faut choisir la bonne couleur pour donner vie à ce regard vitreux, sans âme ni profondeur. Comme le blanc des yeux n’est pas vraiment blanc, il est légèrement teinté avec la couleur de la chair et un peu de bleu va donner un beau reflet. L’application par petite touche se fera avec un pinceau rond. Pour l’iris, il faut garder la lumière et travailler les ombres avec du bleu de Prusse en gardant le côté arrondi.
Un autre pinceau est utilisé pour la bouche pour ne pas avoir à nettoyer. Une teinte légèrement rouge est appliquée sur les ombres pour obtenir un rendu plus naturel. Au final, le glacis est un travail d’anticipation c’est-à-dire qu’il faut déjà y penser dès l’application des premières couleurs. Pour démarrer cette technique, l’usage d’un modèle est fortement recommandé. Même si le glacis est fait pour foncer les couleurs, il est également possible de l’utiliser pour rehausser une teinte et créer des lumières.
Le principe du glacis c’est juste de peindre en transparence. Il n’y a pas de règle à respecter si ce n’est cette transparence par la superposition. C’est comme la superposition des vitraux. La lumière passe à travers les différents verres colorés et donne de la profondeur. Dans cet exercice, le but n’est pas de faire un visage réaliste mais de bien comprendre l’usage et le fonctionnement du glacis.