Le matériel
Pour cette démonstration, il faut utiliser une balance, des flacons vides dans lesquels les mélanges seront faits, un petit entonnoir pour faciliter le travail pour certains ingrédients, de l’huile de lin polymérisée, du siccatif de Harlem Duroziez, du baume de térébenthine de Venise et une essence de térébenthine rectifiée. Ces produits doivent être plongés pendant quelques minutes dans un bain-marie avant d’être utilisés afin d’avoir un mélange homogène.
Les préparations pour peinture brillante sur support très lisse
La première technique est la préparation du médium concentré. Il faut mettre dans un flacon 2/3 d’essence de térébenthine soit 20 grammes et 1/3 de baume de térébenthine de Venise soit 40 grammes. Comme ce dernier a un aspect mielleux, l’usage d’un entonnoir facilitera le travail. Au final, il y a 60 grammes de medium concentré dans le flacon. Pour ne pas confondre les contenants entre eux, il faut tout étiqueter. Cette première recette portera le nom de Medium concentré N°1 ou MC 1 si l’étiquette ou le flacon est de petite dimension. Il servira de base pour la préparation des autres mediums. Il ne faut pas oublier de remuer le flacon avant chaque utilisation.
Dans cette recette traditionnelle, le liant et le diluant sont basés sur les mêmes ingrédients et en quantité égale. Il faut mettre dans un flacon 10 grammes de medium concentré et 10 grammes d’essence de térébenthine. Ensuite, le contenant est bien fermé puis étiqueté avec le nom écrit dessus : Liant et Diluant N°1 ou L&D 1. En tant que liant, ce produit permet d’enrober les pigments en leur apportant de la matière et de la richesse. En tant que diluant, il permet de travailler les couches de peinture à l’huile.
Le vernis à retoucher est préparé dans un nouveau flacon avec 3/10e de medium concentré et 7/10e d’essence de térébenthine. Pour simplifier les choses, il suffit de mettre 1/3 et 2/3. Si on a versé trop d’ingrédients dans le contenant, il suffit de pomper l’excédent avec une pipette. C’est une astuce bonne à savoir car il n’est pas toujours facile d’avoir une quantité précise. Lorsque le flacon est bien fermé, il faut écrire sur l’étiquette Vernis à retoucher N°1 ou VR 1. Pour retoucher un tableau délaissé depuis un petit moment ou effacer les embus, il faut y passer une couche.
Comme le vernis définitif ne peut être posé qu’un an après la fin du tableau, le vernis provisoire peut protéger la toile en attendant. Pour le fabriquer, il suffit de mettre 1 gramme de medium siccatif de Harlem Duroziez dans le vernis à retoucher venant d’être préparé précédemment. Ce n’est pas une grande quantité mais c’est un produit très puissant. Pour vernir une toile de grand format, il faut en préparer beaucoup plus. Sur l’étiquette, il faut écrire Vernis provisoire N°1 ou VP 1. Ce produit est une protection provisoire en attendant le vernissage final.
La dernière gamme préparée avec cette base est le vernis définitif à poser un an après. Dans un flacon, il faut verser 20 grammes de medium concentré, 20 grammes d’essence de térébenthine, 2 grammes d’huile de lin polymérisée, 1 gramme de siccatif de Harlem Duroziez ou flamand. Ensuite, le contenant est bien fermé et étiqueté. La teinte obtenue n’est pas neutre, elle est extraordinaire. On la retrouve dans les tableaux anciens. Le nom Vernis définitif N°1 ou VD 1 est écrit sur l’étiquette. Plus tard, il va être utilisé dans d’autres recettes traditionnelles.
Cette dernière recette termine la série de médiums fabriqués avec la même souche. Utilisés sur un support lisse notamment un panneau, ces produits permettent d’obtenir une peinture très brillante. C’est un travail facile à faire mais il faut rester vigilant sur les dosages et les étiquetages.