Sertis pour soie
Communément appelé gutta, le serti est une pâte de consistance épaisse à l’aspect translucide. Il s’utilise essentiellement sur la soie. Le serti permet de réduire la diffusion de la couleur hors d’une zone précise.
Son pouvoir limitant en fait un allié idéal pour les artistes ; ceux-ci peuvent ainsi créer des motifs et superposer plusieurs coloris sans risque d’obtenir un mélange peu esthétique à la fin de l’ouvrage.
Sertis pour soie
Quelle est l’histoire de la peinture sur soie ?
Le serti est utilisé au cours de la propagation de la peinture sur soie. Cette technique ancestrale vient de Chine. La date exacte de sa création n’a pas pu être retracée ; toutefois, de nombreux archéologues ont découvert des morceaux de parures datant de 2570 avant J-C. À cette époque lointaine, le papier n’existait pas et la soie servait de support.
La soie est constituée d’un assemblage de fibres animales issues du « ver à soie » ou « bombyx de mûrier ». Il s’agit d’une espèce de papillon chinois qui se nourrit exclusivement de feuilles de mûrier. Les fils produits par cet animal sont extraits d’un cocon afin de réaliser des étoffes soyeuses, absorbantes et poreuses. les tissus étaient anciennement marqués à l’aide d’une encre d’origine végétale ou animale.
Auparavant, les hommes y faisaient des représentations du règne humain, animal ou végétal. Les divinités n’étaient pas en reste ! Plusieurs communautés utilisaient cet art pour illustrer leurs dieux.
Vers l’an 300 av. J.-C., le procédé s’est exporté à l’est au Japon, puis en Europe à partir du XIIe siècle de notre ère. Au fil du temps, la technique de la peinture à soie s’est enrichie quand certains artistes-peintres ont commencé à ajouter de la couleur à leurs créations. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que cette pratique fut démocratisée ; elle s’est répandue à travers le monde et a été adoptée par de nombreuses personnes.
Quelle est son utilité réelle ?
De nos jours, cet art créatif est utilisé pour plusieurs choses. Un peintre autodidacte peut créer des parures, customiser des vêtements (foulards ou t-shirts) ou réaliser des textiles de maison décoratifs (coussins). Pour y parvenir, il faut se munir d’un matériel spécifique : des pinceaux, des sertis pour soie, de la peinture thermofixable, un cadre en bois, une pipette, une plume, un feutre fugace, des chiffons… Si un artiste confirmé souhaite employer ce textile en guise de toile, c’est une bonne chose. Ce savoir-faire est particulièrement recommandé pour les peintures illustratives.
Quelles sont les caractéristiques des sertis pour soie ?
Le serti joue un rôle prépondérant lors de l’application de la peinture sur soie. Plébiscitée par les amateurs et les professionnels, elle a une texture visqueuse semblable à celle du miel. La composition de ce produit est liée à sa nature (à l’eau ou avec solvant). La gutta à l’essence est idéale pour les ouvrages rapides. Cependant, la version aqueuse connaît un franc succès, malgré la longue durée de séchage à observer. Elle sert d’indication à ceux qui travaillent avec minutie et habileté.
Les sertis pour soie à l’eau sont :
Non-miscibles : impossible de les mélanger entre eux pour obtenir une teinte précise.
Opaques : ils empêchent aux coloris de déteindre à côté.
Résistants à l’eau : seule la gutta incolore peut être éliminée avec ce liquide.
Fixés à l’aide de la chaleur : il suffit de repasser l’étoffe en mode coton.
Quels sont les conditionnements disponibles ?
Les sertis pour soie sont conditionnés de deux façons :
En tube avec canule d’une contenance de 30 ml : incolore, argent, or (pâle et riche), jaune, rouge, bleu, noir, vert, marron et cuivre. En flacon de 100 ml (noir et incolore) ou 250 ml (incolore).
Quelles sont les différences entre le serti à eau et le serti à l’essence ?
Les sertis pour soie ne sont pas identiques ! La gutta à l’eau nécessite un temps de séchage avant de poser la peinture. Nul besoin d’acheter un appareil spécifique ; le fer à repasser et le sèche-cheveux peuvent produire une quantité de chaleur suffisante. Notez que le serti devient indélébile et visible après le fixage sur la toile. À l’inverse, la peinture peut être posée immédiatement après l’utilisation de la gutta à l’essence, car elle sèche très vite. Fine et très souple, elle sera totalement invisible à la fin de l’ouvrage ! vous pouvez l’enlever avec une substance prévue à cet effet.
Comment appliquer le serti ?
L’application de la gutta dépend du conditionnement sélectionné ; en pot, il faut se munir d’un pinceau. Par contre, le tube est fourni avec un embout, ce qui favorise une pose ciblée. Avec l’un ou l’autre, l’artiste pourra aisément délimiter les espaces à peindre avec précision.
Il est essentiel de suivre les étapes suivantes pour un rendu qualitatif :
1. S’installer dans une pièce lumineuse et aérée
Ce travail impose de la clarté et une grande mobilité. En débarrassant les alentours des meubles et en éclairant suffisamment la pièce, l’artiste a la certitude de ne pas commettre d’impair fâcheux.
2. Délimiter la zone concernée en suivant les contours du motif
Le serti doit être appliqué uniformément, ni trop finement, ni avec trop d’épaisseur et en exerçant une légère pression sur le textile. Ainsi, la peinture pourra être contenue sans diffuser ses pigments dans les fibres voisines.
3. Choisir la position adéquate
Il est fortement conseillé de se tenir debout pour avoir une meilleure vue de l’ouvrage. Le geste doit être léger, agile et souple. Des débordements ? Ce n’est pas grave ! Ils seront masqués lors de la pose de la peinture.
4. Vérifier le travail
Le serti pour soie appliqué, il faut prendre le temps de contrôler les contours dans le but de les refaire en cas de besoin.
5. Sécher la toile
Cette phase est obligatoire ! Dans le cas contraire, les couleurs se mélangeront entre elles. Pour le séchage, la soie peut être accrochée à l’air libre ou fixée grâce à une source de chaleur provenant d’un sèche-cheveux ou d’un fer à repasser (une distance de sécurité de 20 cm doit être respectée).
Est-il possible de colorer soi-même le serti ?
Oui ! La gutta incolore peut être colorée de manière artisanale si l’artiste-peintre n’a pas la possibilité d’obtenir la teinte voulue. Pour y parvenir, rassemblez le matériel suivant : du serti pour soie neutre à l’essence, de l’essence F, de la peinture contenant de l’huile, un pot en verre avec son couvercle, un compte-goutte et un bâtonnet.
1. Déposer au préalable un peu de peinture dans le pot (une noisette suffira).
2. Mettre l’essence F de la couleur choisie à l’aide du compte-goutte.
3. Ajouter la gutta, puis mixer la substance obtenue avec le bâtonnet.
Une période de repos s’impose afin que les petites bulles d’air remontent à la surface jusqu’à leur disparition totale. Le serti coloré est désormais prêt à l’emploi ! Le peintre pourra conserver le produit dans le pot refermé hermétiquement pendant 7 jours environ. Pour conclure, les sertis pour soie sont indispensables pour les artistes ayant recours à cet art millénaire. Ils permettent de réaliser un travail de précision, sans crainte de voir des pigments sortir de leur champ d’action initial. L’utilisateur peut opter pour deux types de sertis : à l’eau et à l’essence.
Le premier est facile à appliquer ; toutefois, son temps de séchage est très élevé comparé au second. Le conditionnement de la gutta favorise un rendu précis. Le tube possède une canule en guise d’embout ; il suffit de presser doucement pour étaler le produit. S’agissant des flacons, le peintre se servira d’un pinceau spécial. Plusieurs coloris sont disponibles (noir, or, rouge, marron, bleu ou vert par exemple) ; néanmoins, l’utilisateur peut choisir un serti incolore afin de laisser libre cours à sa créativité.